Jazz
Adrien Chicot présente en quintet son 5è album Sound of Eymet, au Studio de l’ermitage

Adrien Chicot présente en quintet son 5è album Sound of Eymet, au Studio de l’ermitage

06 June 2023 | PAR Geraldine Elbaz

Accompagné de Sylvain Romano à la contrebasse, de Julien Alour à la trompette, de Ricardo Izquierdo au sax et d’Antoine Pagagnotti à la batterie, le pianiste Adrien Chicot nous présentait le 1er juin 2023 au Studio de l’ermitage son nouvel opus Sound of Eymet, sorti le 3 mars dernier sous le label Finger Snap Productions. Un concert placé sous le signe de la fête et du partage.

Après Babyland sorti en 2021, Sound of Eymet est le 5è album d’Adrien Chicot. Eymet, qui signifie « vérité » en hébreu, est une ville de Dordogne située au sud de Bergerac, où le disque a été enregistré. 9 titres inédits, 9 compositions du pianiste, où chaque musicien s’exprime avec brio et élégance. 

Les accords au bout des doigts

Sur la scène baignée de rouge du studio de l’ermitage, le quintet est mis à l’honneur en cette belle soirée de juin. Trois-quart dos au public, mains frétillantes sur le clavier visible, Adrien Chicot exprime corporellement toute la rythmique de sa musique. Chaque mouvement semble animé d’une pulsation irrépressible. Les bras sont comme parcourus d’un courant électrique, donnant vie au bout des doigts aux accords, à la mélodie de ses compositions inspirées.

Tintement de cymbales, baguettes effervescentes, technique imparable, Antoine Pagagnotti parsème avec fougue ou délicatesse, c’est selon, une rythmique joyeuse et entrainante. La contrebasse de Sylvain Romano fait raisonner les sons autrement, apporte une nouvelle dimension à l’ensemble. Le souffle inépuisable de Ricardo Izquierdo nous impressionne. On se laisse envoûter par les sonorités chaudes et puissantes du saxophone, qui se mêlent magnifiquement au son clair, limpide et enveloppant de la trompette de Julien Alour. 

Une ambiance festive

En guise d’introduction, « Room Two » nous plonge immédiatement dans l’univers du pianiste. Les instruments s’expriment allègrement, l’ambiance est festive et enjouée. Puis le tempo ralentit légèrement avec « If White Keys Were Black ». Le climat se fait plus méditatif. « Rainy day » nous offre un moment d’introspection et de calme. On prend le temps. Avec « Die with the Secret of the Hidden Treasure », l’instant devient presque solennel : les accords de piano plaqués dans les graves retentissent majestueusement, renforcés par la mélodie du saxophone.

C’est alors que la contrebasse, avec juste quatre notes, arrive à créer une tension extraordinaire, lance une rythmique soutenue par la batterie, suivie par le piano, le sax et la trompette. Apogée en free jazz, solo de contrebasse en toute intimité, on tend l’oreille et ça repart de plus belle avec cette rythmique entêtante, toujours ces quatre notes qui ne nous lâchent pas jusqu’à la fin du morceau ! On entre dans une sorte de course poursuite palpitante : « Searching the Sound » teste les limites, va au-delà et nous embarque inéluctablement. 

« Fiesta y Siesta », « Boubou’s Bubbles », « Chic O’Clock » ou encore « Brain Eaters » du précédent album : les titres se succèdent mais ne se ressemblent pas. Le répertoire du pianiste s’avère riche et dense. Et le public se régale.

Une bien belle soirée. 

 

Visuel : (c) GE

Adrien Chicot 

Sound of Eymet

Studio de l’ermitage 

Jeudi 1er juin 2023 

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Geraldine Elbaz
Passionnée de théâtre, de musique et de littérature, cinéphile aussi, Géraldine Elbaz est curieuse, enthousiaste et parfois… critique.

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