
Jazz’n’klezmer : un Yom hypnotisant à la Synagogue de Copernic
YOM Celebration Quartet : c’est sous ce titre que le clarinettiste s’est produit aux côtés de Léo Jassef ce 13 novembre. Prévu initialement aux côtés de Valentin Ceccaldi au violoncelle et Florian Satche aux percussions, ce duo surprise a tout de même envoûté le public.
Un duo exceptionnel pour un concert qui invite à la méditation
Pour ce Celebration Quartet qui n’en n’était finalement pas un, le Festival Jazz’n’klezmer, centré autour de la culture juive, s’est implanté dans le style art déco de la synagogue de la rue Copernic, au sol feutré de rouge. Mais il n’y a pas que le lieu choisi qui est spirituel : la musique de Yom aussi.
Une clarinette et un piano à queue, c’est tout ce qui a suffi pour ces deux représentations, l’une à 16h et l’autre à 20h. L’absence des deux autres artistes, dont on ne connaît pas la véritable raison, ne s’est en aucun cas fait ressentir car rien se semblait manquer avec Léo Jassef, pianiste extraordinaire et virtuose. Cette circonstance a néanmoins été justifiée auprès du public par Yom lui-même, qui nous a expliqué avoir initialement composé les morceaux pour deux instruments. Avec énergie et une sensibilité rare, ils ont joué durant une heure sans interruption, les morceaux s’imbriquant fluidement les uns aux autres.
Une autre résonnance même était donnée aux mélodies mêlant le jazz à d’autres sonorités, leur jeu nous transportant dans un autre espace-temps, en particulier lors de “Hope” et “Ancestors Dance” qui nous ont introduit à une certaine forme de méditation. Cet enchaînement discontinu a octroyé une singularité au concert, sans oublier que l’on se demande avec quelle énergie ils en sont capables. Yom s’amuse avec ses trilles et jeux en arpège. Le concert s’est ainsi conclu avec “Longing for the Beat” et “Rêve de l’enfant”, berceuse pour son enfant à naître.
Un album qui marque la re-naissance personnelle et artistique
En effet, l’album Celebration a été composé pour célébrer la naissance à venir de son fils, mais aussi sa propre renaissance musicale, plus figurative. Les titres sont explicites entre “Celebration”, “Elegy for the new Born”, “New Life”. Sur scène, cela a donné un tout autre effet que l’album studio, plus calme et intimiste. Il y a aussi la sincérité du moment qui est cruciale : le fait de sentir les respirations et le souffle de cet artiste qui gagne à être plus connu. Il s’en dégage une belle interaction avec le public, un véritable moment de partage : il communique son plaisir, sa gratitude – mais aussi son épuisement – à jouer.
Festival Jazz’n’klezmer, du 9 au 27 novembre. Le programme est à retrouver ici.
Visuel : Yom 2019 © Arno Weil