PMQ en concert à La Nouvelle Eve : l’irrévérence pop de joyeux trouvères
Mercredi 16 novembre, le douillet cabaret parisien a invité le septuor pour une soirée exceptionnelle. De savoureuses grivoiseries vocales pour une soirée riche en fous rires.
Ce sont les sept mercenaires du chant paillard. Les sept nains de l’onanisme musical. Les sept pécheurs capiteux. PMQ (anciennement Parité mon Q) continue à faire rimer élégance vocale et stade anal. Mercredi 16 novembre, c’est face à la salle archicomble de La Nouvelle Eve que le septuor, en chemises d’un blanc immaculé et bretelles scintillantes, s’est produit. Une tournée au nom explicite : Opus 69.
On les avait vus (et aimés) en 2018, à l’Espace Léo-Ferré d’Ivry. Quatre ans plus tard, revoilà les sept garçons, plus dans le vent que jamais, sur la scène du cabaret parisien. Et que de chemin parcouru depuis ! Des dizaines de concerts dans toute la France et un album aux collaborations prestigieuses (Maxime Le Forestier, Giedré, Frédéric Fromet, Les Ogres de Barback…) plus tard, la déjà fort sympathique formation de troubadours venus des Hauts-de-France est montée en grade au niveau scénique comme musical. Jeux de lumière et chorégraphies en talons (l’influence de Yanis Marshall ?) viennent s’ajouter à leurs étonnantes polyphonies corsées. Le résultat est, en somme, un geste pop
De l’autodérision à en dérider les pisse-froid
Après une introduction au son du Willkommen, Bienvenue, Welcome de Cabaret, Pierre Marescaux, Geoffrey Bailleul, Louis Lefebvre Legagneur, Benjamin Riez, Joël Legagneur, Brice Baillon et Olivier Andrys font vibrer leur bel organe au service de nouveaux titres. “La Petite Huguette”, “La Coloniale”, “Les Filles de Camaret” mixé avec “Le Père Dupanloup”… Des classiques du genre revisités avec une bonne dose d’autodérision. De quoi dérider les pisse-froid.
N’est pas Donna Summer qui veut – et ce n’est de toute façon pas l’ambition. Il n’empêche. Il faut un certain niveau d’audace pour entonner en medley le tube “Hot Stuff” et le mêler avec une reprise grivoise de “Gimme, Gimme, Gimme” d’ABBA. Le titre, qui s’appelle “Ce que veulent les femmes”, peut d’ailleurs être vu comme une réponse au mauvais procès en masculinisme que de rares spectateurs ont pu intenter à leur égard.
Le tour de main est habile
L’irrévérence, c’est aussi s’attaquer à des icônes. À l’image de Brigitte Bardot, dont le tube estival “La Madrague” devient “Cocuage et crustacés”. Jugez plutôt : “Les palourdes et les pétoncles copulent au milieu des jonques / Et bien pire voilà les bigorneaux qui flattent les noix des coquilles Saint-Jacques.” Quant à leur réinterprétation masturbatoire de Charles Aznavour, “Solo comme ils disent”, elle confine tout simplement au génie. Le tour de main est habile : “Elle se dépense avec ardeur / Elle ne compte jamais ses heures, stakhanoviste / Avec elle jamais de répit / Elle me dévore, elle m’engloutit, c’est une artiste.”
Une heure durant, les 250 spectateurs ont ri aux éclats et de bon cœur. Plaisirs partagés, du nom de l’album de PMQ sorti en juillet, est bien un programme en soi. La promesse d’astucieuses et hilarantes gauloiseries à découvrir sur scène.
Crédit photo : © Alexis Duval