Musique
Daguerre, une Mandragore pour soigner la mélancolie

Daguerre, une Mandragore pour soigner la mélancolie

03 July 2012 | PAR Olivier Handelsman

Daguerre en est à son quatrième album. Parrainé par Francis Cabrel et Cali (à qui il ressemble vocalement de manière saisissante), il a bravé les échecs et les oublis, chanté l’amour et la mélancolie sur les routes de France et du Sud-Ouest (ne vous méprenez pas, c’est une scène à part). Mais il ne suffit pas de chanter comme Cantat et d’écrire comme un mauvais poète pour atteindre le zénith de sa carrière.

“Mandragore” est un rock romantique et cacophonique, un clash du violon et de la basse, une déclaration d’amour et d’ennui. Les paroles et les notes sempiternellement attendues se succèdent sans réel enthousiasme sur les titres de cet album, à l’exception de quelques chansons remarquables.

Tout d’abord, Olivier Daguerre et Francis Cabrel chantent “Carmen”, héroïne éponyme d’un poème de Théophile Gauthier, sarrasine ou gitane à la laideur si exotique qu’elle en devient irrésistible. La perversité des hommes les conduit à adorer cette déesse de la féminité qui défie tous les canons de beauté : c’est cela, la véritable attirance, la détection phéromone de la partenaire sexuelle la plus sauvage, qui bouscule l’image aseptisée d’un amour trop parfait et donne sa vraie richesse à la passion.

Et puis, toujours dans ses chansons les moins rock, Daguerre élabore un cri d’espoir, un dernier souffle sur la ballade “De la lumière”. La liberté, un thème plus facile mais moins riche que l’amour, profite au chanteur car il sait la décrire en peu de mots, repousse la banalité et décolle avec une poésie subtile.

Enfin, “Sans beaucoup d’estimance” reprend l’histoire de la belle méprisante et du clochard éperdu : un amoureux transi et maladroit avec les mots, qui presse son cœur avec tristesse, extrait ses sentiments une dernière fois avant de se préparer à la fin de son monde, incompris, émouvant et tendre sans espoir. La plus belle maladresse de ce personnage est de croire que le sens des mots est perceptible par chacun.

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Olivier Handelsman
Olivier Handelsman est étudiant en master de management à Grenoble École de Management, et étudie en échange à la Simon Fraser University de Vancouver (Colombie-Britannique, Canada) au second semestre 2013-2014. Licencié de Sciences Économiques à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, Olivier est intéressé par la micro-économie, l'entrepreneuriat, le management stratégique, de l'innovation, de la musique, des systèmes d'information et des nouvelles technologies. Olivier Handelsman a été scénariste de courts et longs-métrages en machinima (images de synthèse issues de jeux vidéo), et a une expérience professionnelle de pigiste dans différents médias tels que le journal Le Point (hors-série Références), PC Jeux et Millenium Source, ainsi que d'auditeur de service client, de programmeur Visual Basic et de démonstrateur produit.

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