Chanson
Alex Beaupain reprend “Love on the beat” lors d’un concert à la Maison de la Radio et de la Musique

Alex Beaupain reprend “Love on the beat” lors d’un concert à la Maison de la Radio et de la Musique

25 January 2022 | PAR Lucine Bastard-Rosset

Le sulfureux album Love on the beat de Serge Gainsbourg a été repris par Alex Beaupain lors d’un concert à la Maison de la Radio et de la Musique ce dimanche 23 janvier.

Il y a tout juste un an, en mars 2021, Alex Beaupain présentait sa reprise de Love on the beat au Studio 104, accompagné par l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Cette année, c’est en collaboration avec l’orchestre Code qu’il interprète à nouveau cet album. Sa prestation a lieu cette fois-ci en public, au sein de l’Auditorium. Une clôture de l’Hyper Weekend Festival haute en couleurs et pleine de surprises !

Love on the beat, un album sulfureux

En 1984, Serge Gainsbourg sortait son seizième et célèbre album Love on the beat. A l’intérieur, une suite de chansons au contenu fortement sexuel. Inceste, homosexualité, sodomie, cunnilingus, rien n’arrête le chanteur français qui s’empare de ces thèmes pour en faire des chansons funk-rock.

Pour Beaupain, “Love on the beat n’a rien d’ordurier, c’est un poème pornographique”. Après l’avoir découvert à la télévision pendant sa jeunesse, il s’en empare à sa façon, transformant l’instrumentale originale en un accompagnement mélodieux, réalisé par un orchestre à cordes. Ce choix d’avoir recours à des instruments à cordes n’est pas un hasard. Beaupain souhaitait mettre en valeur les harmonies et donner une dimension majestueuse et grave aux chansons. Et il est vrai que ses reprises sont d’une grande profondeur. Elles sonnent aux oreilles de manière douce, la voix de Beaupain transporte.

Tout un album en première partie

Sur scène, dans une ambiance bleuté, l’orchestre Code prend place en arc de cercle. A sa droite, deux choristes vêtus d’habits noirs rocks se tiennent debout. Les premières notes de la chanson Love on the beat résonnent dans l’Auditorium. Alex Beaupain entre sur scène accompagné par de nombreux applaudissements. Il s’avance d’une démarche assurée, regarde alternativement le public, l’orchestre, les choristes, puis entame sa chanson. Les premiers mots “D’abord je veux, avec ma langue” sont prononcés d’une voix douce et posée.

S’ensuit les sept autres chansons de l’album : Sorry Angel, Hmm Hmm Hmm, Kiss me Hardy, No Comment, I’m the Boy, Harley David (Son of a Bitch) et Lemon Incest. Entre chacun d’elle, Alex Beaupain reste concentré, il n’échange pratiquement aucun mot avec le public, seulement des regards. Il se tourne de nombreuses fois en direction de ses choristes qui tout du long prennent grand plaisir à chanter.

De nombreux invités

Alex Beaupain aime travailler en collaboration. Sa volonté de partager son art, de vivre des expériences collectives se retrouve dans la seconde partie du concert qu’il consacre à des reprises du répertoire des années 1980 de Gainsbourg. Il présente une dizaine de chansons qu’il interprète avec divers artistes comme Françoise Fabian, Miossec, Adrien Gallo ou encore Alain Chamfort. L’orchestre Code a cédé le pas à un guitariste et une violoncelliste tandis que Beaupain devient le pianiste. L’instrumentale est douce et ajoute de l’émotion aux nombreux duos.

Cette seconde partie du concert est plus vivante que la précédente. Alex Beaupain s’est éveillé sur scène et s’il était resté assez distant durant Love on the beat avec le public comme avec les musiciens, il tisse ici de véritables liens. Il prend plaisir à chanter avec tous ces artistes. Son duo avec Adrien Gallo sur la chanson Mangos est décontracté ; ils dansent tous les deux, se regardent, se sourient. Lorsque Françoise Fabian monte sur scène, il la prend par l’épaule. Il est émouvant de les voir tous deux l’un à côté de l’autre.

Dès la première chanson, Beaupain est rejoint par l’actrice française Clotilde Hesme, avec qui il avait déjà collaboré lors de la comédie-musicale Les Chansons d’amour de Christophe Honoré. Clotilde Hesme est vêtu d’une robe blanche qui la détache du reste des artistes. Elle est lumineuse et drôle. Elle raconte des anecdotes sur Gainsbourg entre chaque chanson dans une atmosphère légère et touchante.

Alex Beaupain a livré un très beau concert, varié dans ses propositions artistiques. Ses nombreuses collaborations ont nourri les chansons de Gainsbourg et en ont fait un très bel hommage. Le concert a été capté en direct pour France Télévision, il sera donc possible de le retrouver en entier très rapidement.

 

Visuel : © Mathieu Foucher

Evgeny Kissin, pianiste prodige au Théâtre des Champs-Elysées
Le dessinateur de Valérian et Laureline Jean-Claude Mezières est décédé
Lucine Bastard-Rosset
Après avoir étudié et pratiqué la danse et le théâtre au lycée, Lucine a réalisé une licence de cinéma à la Sorbonne. Elle s'est tournée vers le journalisme culturel en début d'année 2022. Elle écrit à la fois sur le théâtre, la musique, le cinéma, la danse et les expositions. Contact : [email protected] Actuellement, Lucine réalise un service civique auprès de la compagnie de danse KeatBeck à Paris. Son objectif : transmettre l'art à un public large et varié.

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration