Rap / Hip-Hop
Tuerie allie le bleu et le gospel dans son EP “Bleu Gospel” (Interview)

Tuerie allie le bleu et le gospel dans son EP “Bleu Gospel” (Interview)

12 July 2021 | PAR Kevin Sonsa-Kini

Toute la Culture vous présente Tuerie, jeune artiste originaire de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) qui vient de sortir son premier EP de 8 titres, Bleu Gospel. Un projet sorti sous le label Foufoune Palace de son ami et rappeur Luidji, que nous avions rencontré en décembre 2018. 

Dans cet EP, Tuerie nous fait part de son amour du gospel et nous raconte une période sombre de son enfance. Il en parle dans cette interview réalisée chez Universal Music France. 

Toute la culture : Le titre de votre EP Bleu Gospel fait-il allusion à “Gospel blues” ? 

Tuerie : Peut-être. En tout cas l’assemblage des mots “Bleu” et “Gospel” n’est pas anodin. Mais le bleu pour moi, ça évoque l’accalmie, la peur bleue. Et puis c’est un EP, donc je me livre. Je suis comme un bleu. Et puis, le gospel, c’est la forme de musique la plus pure. Je ne vois pas un artiste gospel mentir, c’est impossible. J’ai vraiment été entier sur ce projet-là. J’y suis allé avec le cœur et je me suis mis à nu. D’où l’assemblage des mots “Bleu” et “Gospel”. 

On retrouve d’ailleurs pas mal de chœurs dans cet EP. On imagine que vous n’avez pas choisi le mot gospel par hasard 

C’est vrai que le côté gospel plane sur tout le projet. On entend même le bruit des pianos d’église. Il y a aussi les chœurs et pour le coup, la dernière chanson de l’EP Bouquet de peur, est carrément du gospel. J’ai pu réaliser un de mes rêves, celui de chanter avec un artiste gospel que j’apprécie depuis que je suis gosse, Grégory Dajardin. Il est de l’école r’n’b/soul/gospel. C’était très important pour moi d’avoir son aura. Il y a aussi un lien très intime avec le gospel. Pourtant, je ne suis pas la personne la plus religieuse. Loin de là. 

Cet EP sort sous le label Foufoune Palace de Luidji. Comment s’est faite la rencontre avec lui ? 

Avec Luidji, c’est très simple. On se connait depuis l’adolescence. Plus jeune, j’avais un live band et un des membres à l’époque, qui est aujourd’hui l’un des membres de Foufoune Palace, m’a présenté Luidji. Dès notre première rencontre, on a eu des atomes crochus. C’est comme mon frère. Entre temps, j’ai stoppé un peu la musique. Et quand j’ai décidé de reprendre, Luidji m’a proposé de le rejoindre au sein de Foufoune Palace. 

Lorsque vous étiez enfant, tout se passait bien jusqu’à l’âge de 7 ans. Mais au fil du temps, vous avez eu affaire à un père violent et alcoolique. D’où votre chanson Tiroir bleu. Avez-vous ressenti quelque chose de particulier en écrivant cette chanson ? 

Ça s’est fait naturellement. Cette chanson m’a sauvé la vie parce qu’on est dans l’introspection, mais il y a un côté très thérapeutique. Je ne voulais pas que les gens aient pitié de moi parce que je m’en suis bien sorti. Mon père avait ses raisons et ses démons intérieurs. À travers ma chanson, j’ai voulu rendre l’histoire un peu plus globale parce que beaucoup de gens ont vécu cette chose-là. Je voulais que les gens puissent se reconnaître dans mon histoire. C’est une partie importante de ma vie que j’ai voulu livrer pour aider mon prochain. 

Vous avez pris du recul par rapport à ça ? 

J’ai pris du recul et en même temps, je n’ai pas eu le choix. C’est quelque chose qui m’a longtemps pourri la vie. Passer sa vie à vouloir esquiver un comportement déviant, c’est très fatigant. Il a fallu avancer, trouver des solutions. Mais ça, ce sera peut-être pour un prochain EP ! 

“Je ne veux vraiment pas m’enfermer dans une case.” Tuerie

Aujourd’hui, êtes-vous déterminé à vous affirmer sur la scène urbaine française ? 

En réalité, la scène urbaine française, je m’en fiche un petit peu. Je sais que ma musique dépasse le rap. J’espère qu’un public, même au-delà de l’urbain, sera réceptif à ma musique parce que j’aime énormément de choses. J’aime la pop, la variété. Ça se ressent dans mon titre Le givre et le vent où on perçoit mes influences Brel, Gainsbourg, Yves Montand… Je ne veux vraiment pas m’enfermer dans une case. Et puis, Foufoune Palace, c’est vraiment le label où on s’autorise tout. On ne peut pas nous cantonner qu’à un seul style de musique même si bien sûr ma base, ça reste le rap. 

Visuel : © Steven Norel

Tuerie, Bleu GospelFoufoune Palace (8 titres) : 1. PRÊCHE !, 2. Tiroir Bleu, 3. Low, 4. Sublime, 5. Silence, 6. Le givre et le vent, 7. Puff, 8. Bouquet de peur

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Kevin Sonsa-Kini

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