Astropolis hiver : sous le soleil de nuit, exactement…
Un soleil d’hiver radieux et des soirées payantes complètes. Pour sa reprise post-Covid, Astropolis a coché toutes les cases du 8 au 12 février à Brest.
Une diversité à taille humaine fait d’Astropolis hiver un complément idéal à la grande rave de l’été à Keroual. Misant sur la transmission et la pédagogie, l’équipe emmenée par Gildas Rioualen axe d’abord en journée des actions ludiques aux Capucins à destination des enfants et des maisons de quartier avec qui Astropolis travaille toute l’année. Mais aussi des débats sur des thèmes actuels comme le développement durable.
Enfin, la vitrine se veut accessible à toutes les générations. Il n’y avait qu’à voir l’éventail des âges (du bébé aux cheveux blancs) à la sieste électronique du samedi, marquée par un live envoûtant de Léoni Léoni, après une prestation ambient par Les Halles.
Avant l’apéro final dominical au Moulin Blanc (au bien nommé “Tour du monde”), quatre temps forts ont marqué la semaine dans ce bout de France transformé en Far Ouest électro. Le spectacle de danse mis en musique par Chloé (avec album à la clef) à Mac Orlan. Deux représentations enthousiastes pour cette création accessible, capable de ravir les esthètes de la scène comme les amoureux du dance floor, enthousiastes avec un crescendo roboratif. “Counting with the stars” de Maud Le Pladec, c’est par ailleurs un manifeste engagé qui se veut accrocheur sans être laborieux sur la place de la femme.
Vendredi à la Carène, même démarrage lent, mais assuré pour le set du duo Lena Willikens et Vladimir Ivkovic. Ne comptez pas sur eux pour de grandes démonstrations aux platines. Mais ces chercheurs de pépites hors pairs n’ont pas leur pareil pour créer une atmosphère montant en puissance lentement, quitte à déboussoler au départ un public bouillant pour la danse. Avec un peu de patience, le résultat fut naturellement à la hauteur, le duo distillant une large palette d’inspirations.
Très attendu le lendemain, le duo Kittin et The Hacker est un fidèle de l’événement. Mais leurs passages en live dans la région sont si rares que la soirée affichait évidemment une longue file d’attente dès l’ouverture des portes. L’une à la voix, l’autre aux machines, un esprit de nostalgie très actuel pour une recette toujours parfaite avec ce son électro qu’ils forgent depuis deux décennies. Pas d’effets de surprise, la cause était entendue et acquise de toute façon à l’avance. Difficilement placé avant ce sommet, le duo Il est Vilaine a eu du mal lui à convaincre des danseurs préférant chalouper dans la petite salle grâce au collectif La Créole : Greg et Silvère ont créé l’évènement et ont mis une ambiance où le zouk et autres rythmes inhabituels en festival électro ont été une très agréable surprise. Forte chaleur au cœur de l’hiver !
Rendez-vous début juillet pour la suite des aventures…
Rodolphe Peté
www.astropolis.org
