Musique
Astropolis hiver : le retour de l’esprit rave pour tous

Astropolis hiver : le retour de l’esprit rave pour tous

31 January 2023 | PAR Rodolphe Pete

Pour sa dixième hivernale du 8 au 12 février à Brest, le festival breton continue de concilier panorama du dancefloor et promotion des musiques électroniques à destination du public le plus large, en plus de son grand rendez-vous estival qui en fait une des plus anciennes raves de France. Entretien avec un de ses fondateurs, Gildas Rioualen, membre du trio de djs Sonic Crew, qui fait bien sûr partie du line-up.

2023 marque le retour de l’édition hivernale après deux années blanches…

Oui on avait pu faire celle de 2020 sans restriction puisque le confinement a eu lieu en mars. Mais après, on n’a pas pu même si on a réussi à reporter beaucoup de nos projets et que nous développons beaucoup d’actions culturelles tout au long de l’année avec le soutien de nos partenaires (ville, région, département). L’édition nous permet de mettre un coup de projecteur sur ce qui est fait avec les écoles, les centres culturels et les théâtres pour toutes sortes de publics.

 

Comment cet élargissement a-t-il commencé ?

Ça s’est fait petit à petit, d’abord par l’Astroboum pour les enfants, puis des actions dans les maisons de quartier, avec des ateliers pour apprendre à mixer et ouvrir le public à cette musique. Les centres pour handicapés sont aussi venus nous voir et nous avons organisé aussi des ateliers.

C’est d’ailleurs la boum qui ouvre l’édition le mercredi…

Oui, avec de la vidéo, de la déco et des belles lumières. C’est toujours un chouette moment car on est rechargé avec une énergie incroyable. On occupera tout l’espace des Capucins avec une quinzaine d’ateliers pour les enfants, notamment avec du maquillage, de la coiffure, de la création de dessins au laser. Avec nos partenaires que sont les maisons de quartier qui travaillent depuis des mois sur la préparation.

Pour les adultes, outre les soirées, des événements ont lieu en journée…

On aura des masterclass avec des artistes, c’est une véritable demande, et une table ronde autour des transports. On l’avait fait sur les violences sexuelles et sexistes et ça avait débouché sur un poste, pris en charge par la région, pour travailler sur le sujet. Cette fois, dans le cadre du développement durable, on évoquera notamment l’empreinte carbone, les trajets des festivaliers comme des artistes. On a par exemple Gigsta qui ne prend plus l’avion pour ses trajets en Europe. L’été, 80 % des festivaliers empruntent la navette.

 

Quels sont les temps forts de cette édition ?

Le jeudi et le vendredi à Mac Orlan, on a un spectacle de danse contemporaine sur la place de la femme dans la musique (une création en 2021 de Maud Le Pladec), avec une bande son de Chloé, qu’on avait accueillie en 2018 au même endroit pour sa collaboration avec la percussionniste Vassilena Serafimova. Cela permet de faire se rencontrer des publics différents, de découvrir autre chose. Le samedi à la Suite, on a la soirée Dôme, projet devenu label, créé à la base comme tremplin l’été pour lancer des talents. On a décidé d’en accompagner au-delà du tremplin et de les intégrer aux soirées Astroclub pour les faire connaître qu’ils aient des contacts. On a trois sorties par an avec quatre ou cinq artistes. C’est l’occasion d’une bonne promotion pour eux. Le niveau est très élevé avec des djs et compositeurs qui continuent d’émerger de de la scène locale. Comme Swooh, une artiste brestoise qui fait du breakbeat et du ghetto anglais. On a flashé sur sa musique et on l’accompagne pour mettre en place un live.

On aura une soirée à la Carène très ciblée techno le vendredi avec un super live de Rixes (Maelstrom et Bertrand James), qui sera leur premier concert après leur résidence. Un mélange de batterie et de machine, qui démarre expérimental et finit techno, deux gros diggers qu’on adore, Vladimir Ivkovic et Lena Willikens (photo), et Zohar, une Hollandaise avec un son électro sombre sur lequel j’ai flashé. Samedi, c’est une soirée pour les plus « âgés », ceux qui sortent deux ou trois fois par an ! On reçoit Kittin et The Hacker qui étaient passés chez nous en 2001. Les Bretons ont toujours été très fans de leur musique. On aura aussi Kendal et Pablo Bozzi pour de l’italo disco à la mode 2020 et La Créole, un collectif qu’on adore.

Rodolphe Peté

Retrouvez tout le programme sur le site : www.astropolis.org/hiver2023/

Dans le cadre de sa tournée de présentation, le festival fait halte au club 1988 de Rennes samedi 4 février avec Manu le Malin (en mode techno, The Driver), Sonic Crew et Cuften. www.1988liveclub.com/

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Rodolphe Pete

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