Electro
Astropolis : la rave n’est jamais party 

Astropolis : la rave n’est jamais party 

04 July 2022 | PAR Rodolphe Pete

Le festival des musiques électroniques fêtait son grand retour de mercredi à dimanche à Brest. 

Il est 5 heures, Brest ne s’éveille pas mais va plutôt se coucher. Lundi matin, quand les lumières se rallument au Vauban, après le set de clôture de Manu le Malin en mode The Driver, le dernier carré des irréductibles teufers a le sourire. Ni les quelques gouttes de pluie, les soucis techniques et les grèves (provoquant l’annulation d’une des têtes d’affiche, Ellen Allien) n’ont assombri la 26ème édition d’Astropolis. 

Après trois ans d’absence pour cause de Covid-19, même si les organisateurs avaient réussi l’an passé à monter un programme partiel, la rave a totalement repris ses droits. Avec une impeccable montée en puissance. Résultat : plus de 18000 personnes, dont 11 000 le samedi soir.

Tout a commencé mercredi avec l’Astroboum pour les enfants place de la mairie. Un rendez-vous gratuit et familial pour montrer que la musique électronique s’adresse à toutes les générations. Jeudi, le Fourneau sur le port accueillait deux lives, Instabilités, S8JFou et Simon Lazarus pour un voyage sonore et visuel tout en profondeur hypnotique. La danse démarrant réellement vendredi, d’abord au centre Passerelle pour l’apéro inaugural, puis au Vauban avec les Hollandais Interstellar Funk et Identified Patient. Un set à quatre mains idéal pour se mettre en jambes avant la fournaise de la Suite au port et les sets techno survoltés d’Hector Oaks et Rebekah. Aux sonorités très années 90, sorte de fil rouge du mouvement actuel, comme le démontrera l’ambiance du samedi à Keroual.

Quelques heures auparavant, les installations en plein air ont joué avec les nuages, notamment à Beau Rivage, carrefour piéton des BPM avec vue impressionnante sur la baie. Une ambiance de free, chaleureuse, familiale et conviviale, véritable échauffement avant le point d’orgue à Guilers. Une forêt, des ruines, un décor féerique avec ses arbres éclairés, son espace chill en bois , sa grande roue, ses auto-tamponneuses, son dôme, sa cour et et ses chapiteaux. Une prouesse technique de montage à la hauteur de l’affiche. Ambiance club dans la cour avec notamment David Vunk, Mezigue et Shanti Celeste, avec des jeux de lumières toujours magnifiques et un son enveloppant. Une aire Mekanik au décor soigné (fresque, chutes d’eau) et un back to back d’anthologie pour les amateurs de son dur : Sterling Moss et Chris Liberator. Accueillis par le maître des lieux, Manu le Malin, laissant le final à une autre figure des débuts, Elisa do Brasil, icône de la drum and classe.

 

I Hate Models n’aurait pas détonné dans ce line-up, même s’il était booké sur l’Astrofloor, chauffé dès 22 h par le Sonic Crew. Le jeune prodige masqué a martelé sa techno tellurique d’il y a 25 ans, prolongeant ainsi en la renouvelant l’énergie d’un âge d’or underground. Plus original, le live de Cuften restera un moment d’anthologie avant la clôture du maestro Laurent Garnier. Trois heures en contre-pied dès le départ avec une pointe de drum bienvenue. Fulgurant comme toujours dans sa capacité à amener le public vers les rives les plus éclectiques, sa fusion a fait mouche, alignant quelques pépites taillées pour le dancefloor à l’image du “Enter Nova” de Paul Nazca. 

Même après 35 ans de carrière, Laurent Garnier surprend toujours. Une fraîcheur correspondant à un festival jamais assis sur ses acquis mais toujours fidèle à ses valeurs. Quel bel exemple. 

Rodolphe Peté 

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Rodolphe Pete

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