« L’audience » : Oriane Jeancourt Galignani nous emmène faire un voyage aux assises au Texas
Après le remarqué Mourir est un art, comme tout le reste, qui se penchait sur ce qui échappe de Sylvia Plath, Oriane Jeancourt Galignani glisse sa plume dans l’ombre d’une jeune prof de maths américaine, accusée par la justice d’avoir eu des relations sexuelles avec 4 de ses élèves. Un roman à la fois clinique et lyrique, qui sort le 21 août.
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Femme d’un militaire de carrière en mission en Afghanistan, mère de trois enfants en bas âge, Deborah Aunus rentre de Dallas vivre dans sa petite ville natale du Texas où elle décroche le métier de professeur de mathématiques au lycée. Quelques mois plus tard, une vidéo circule qui la montre au lit avec quatre étudiants. Devant la cour, la jeune-femme ne se prononce pas, sauf pour préciser certains détails. Alors que la majorité sexuelle est fixée à 17 ans et que les quatre garçons étaient consentants, dans l’Amérique puritaine et profonde des années 2010, la maîtresse aux moeurs plus que libérés, risque plusieurs années de prison.
A chaque jour du procès correspond un chapitre, dans ce roman qui fonctionne comme un compte rendu. Pas de fioritures ou de digression, le roman avance en même temps que les témoignages qui forment les rouages de l’implacable justice. Efficace et assez saisissant, surtout quand c’est au lecteur de tirer sa propre morale des faits qui lui sont exposés à travers les voix de la famille de l’accusée et de ses très jeunes compagnons de “jeux”.,
Oriane Jeancourt Galignani, L’audience, Albin Michel, s300 p.? ortie le 21 août 2014. 19 euros.
visuel : couverture du livre