Essais
La Dynastie Rouge, Histoire de la Corée du Nord monarchiste et communiste

La Dynastie Rouge, Histoire de la Corée du Nord monarchiste et communiste

11 December 2014 | PAR Jean-Paul Fourmont

Normalien, énarque, agrégé d’histoire, ancien diplomate, Pascal Dayez -Burgeon publie un ouvrage sur la Corée du Nord communiste.

[rating=4]

LA PREMIÈRE MONARCHIE ABSOLUE COMMUNISTE DE L’HISTOIRE
En succédant en décembre 2011 à son père KIM Jong – il, qui avait pris la suite de son père KIM II – Sung en juillet 1994, Kim Jong – Un, le nouveau maître de Pyongyang, a confirmé que la république démocratique de Corée était devenue la première monarchie absolue communiste de l’histoire.

UN POUVOIR CONCENTRATIONNAIRE
L’auteur connaît bien ce pays, pour avoir vécu en Corée de 2001 à 2006.
Il estime qu’une contradiction aussi absurde aurait de quoi fasciner si la Corée du nord ne s’avérait un des régimes les plus impitoyables et dangereux de la planète.
L’ordre règne sans doute à Pyongyang, mais repose sur un pouvoir concentrationnaire et terroriste qui n’a pas hésité à affamer son peuple pour se doter de l’arme atomique.

LE NOUVEAU DICTATEUR
Au départ, la venue du nouveau dictateur, n’a pas été prise au sérieux, par l’étranger.
Mais en juin 2013, la Corée du nord a inscrit officiellement, dans sa constitution, qu’elle s’en remettait à la lignée des » Kim », pour son avenir.
Il n’a pas hésité, à se débarrasser de son oncle, de façon définitive.
Il a été envoyé en Suisse pour sa scolarité, comme tant d’autres (Monaco, Thaïlande, Égypte).
Un agent très jeune d’allure aurait été inscrit comme élève, dans le même institut, pour le surveiller.
Tous les hommes du pays doivent se coiffer comme lui.
UNE CORÉE ÉVOLUTIVE

Tel un caméléon, loin d’incarner un modèle de socialisme authentique, la Corée n’a cessé de s’adapter.
Elle s’est affirmée communiste, quand cela était vital pour elle, pour sa sécurité.
Désormais pour résister à la mondialisation, elle met en scène son nationalisme.
En effet sa transformation en monarchie, ne résulte pas du caprice de potentats névrosés, mais répond à un besoin de plasticité.

Ce régime joue depuis sa création, sur tous les tableaux.
Quand la situation économique se détériore, la Chine doit payer, sans oublier de prendre, de substantielles garanties, à l’occasion.
L’économie compte peu, c’est la puissance militaire qui importe.
L’auteur ne cherche pas à légitimer cette dictature, mais à en démontrer les rouages.
Car plus qu’une aberration politique, une chimère coréenne, une métastase stalinienne, la dynastie rouge est surtout la mue tragiquement cohérente d’un régime meurtrier et opportuniste, prêt à tout pour se maintenir au pouvoir.
Le charisme des » Kim repose » sur la peur.
Ce sont des terroristes rien ne les rebute (contrebande, drogue attentat à la bombe).
Le bluff atomique qui représente, leur fonds de commerce, dure depuis plus de vingt ans, repose sur la peur.
Le régime est sous tension permanente, et on ne sait pas s’il va durer.
En effet, les Coréens du nord, ont peur du changement, par essence.
C’est-à-dire de devenir, esclave de la Corée du sud, par exemple, compte tenu de la puissance économique du sud.
C’est une situation complexe.
L’auteur dresse un tableau édifiant, du pays, ou règne un ordre moral conservateur.
À lire !

Pascal Dayez – Burgeon, La Dynastie Rouge, éditions Perrin, octobre 2014,24 euros 430 pages

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Jean-Paul Fourmont
Jean-Paul Fourmont est avocat (DEA de droit des affaires). Il se passionne pour la culture, les livres, les gens et l'humanité. Contact : [email protected]

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