
Festival de Cannes 2014 : La conférence de presse sur la sélection
Le duo très rôdé Gilles Jacob/ Thierry Frémaux recevait ce matin à 11h la presse pour annoncer la programmation officielle du 67ème festival de Cannes (la compétition, les séances spéciales et Un certain regard). Pas de grandes surprises par rapport aux pronostics et aux attentes pour une année 2014 marquée par le retour de Jean-Luc Godard, 83 ans, en compétition aux cotés entre autres de Xavier Dolan, 25 ans.
Gille Jacob a ouvert le bal de ce moment “Captivant pour les cinéastes, angoissant pour les cinéastes, difficile pour les sélectionneurs” avec un discours littéraire et érudit rappelant que la seule sélection parfaite existe dans… une nouvelle de Julio Cortazar.
Prenant le relais pour les remerciements, Thierry Frémaux a annoncé 49 longs métrages sélectionnés, venus de 28 pays. Dans cette sélection, 5 premiers films et 15 réalisatrices sur lesquelles le cinéphile a ironisé, apparemment très gêné par la notion de genre ou de parité.
Cette sélection n’est pas définitive, on peut encore attendre des nouveaux venus, même s’il faut oublier Malick, qui n’était pas prêt , Akin,ayant renoncé avec fracas (voir notre article) et Ferrara.
On commence ici par la fin, avec la compétition, dictée par ordre alphabétique et, comme d’habitude intelligemment commentée. Les 17 candidats suivront en ouverture et hors compétition le Grace de Olivier Dahan, qui n’a eu, a insisté Thierry Frémaux, qu’un seul montage.
Godard à Cannes
Côté Français, la grande nouvelle est le retour de Jean-Luc Godard, avec un film au titre prometteur, Adieu au langage. Egalement très attendus : Olivier Assayas pour Sils Maria, Bonello pour son film sur Saint-Laurent, Michel Hazanavicus qui passe des cabotinages de The Artist à un film politique avec The Search. Comme c’était attendu, les frères Dardenne sont de retour pour briguer une troisième palme avec un “western belge”, Deux jours, une nuit.
Des habitués
Du côté des habitués : Cronenberg, avec Maps to the Stars, le turc Nuri Bilge Ceylan avec une fresque de plus de 3h, Sommeil d’hiver, la japonaise Naomi Kawase avec Deux fenêtres, le canadien Atom Egoyan avec Captives. Le duo social anglais, Ken Loach et Mike Lee sont aussi de la “party”. Dans les “classiques” attendus : on compte l’alléchant western de Tommy Lee Jones, The Homesman, le retour du réalisateur de Truman Capote, Bennet Miller avec Foxcatcher, et le cinéaste russe Andrey Zvyagintsev avec Leviathan. Et dans les coups de tonnerre annoncés par Thierry Fremaux, l’on trouve le jeune, génial et turbulant Xavier Dolan avec Mummy, le mauritainien Abderahmane Sissako (oublié de la liste dans un premier temps ! ) avec un Tombouctou d’actualité et un film de sketches décalés de l’argentin Damian Szifron, Wild Tales. L’Italienne Alice Rohrwacher est la 17ème de cette liste avec Le Meraviglie.
Le retour de Pascale Ferrand
Dans la sélection d'”Un certain regard”, section qui existe depuis 1978 et qui met en avant du cinéma inventif, on retrouve beaucoup d’acteurs derrière la caméra (Mathieu Amalric avec La Chambre bleue, Asia Argento avec un film personnel, L’incomprise, Ryan Gosling avec Lost River), un cinéma d’actualité sociale et politique (Jaime Rosales sur le désespoir de l’Espagne avec La belle jeunesse, le grec Panos KOutras avec Xenia, l’ivoirien Philippe Lacôte avec Run, l’israélienne Keren yedaya dans un film choc avec Loin de son absence, ou Fantasia du chinois Wang Chao). A noter également : le retour de Pascale Ferrand à Cannes avec Bird People, et un documentaire sur le photographe Sebastiao Salvado tourné par Wim Wenders et Juliano Ribeiro.
Des souvenirs
Une séance spéciale sera destinée à la projection de Paris Texas de Wim Wenders, palme d’or 1984. Au menu de ces petits cadeaux offerts par Cannes, on retrouve aussi Dragons 2 de Dean Deblois, pour fêter les 20 ans des studios Dreamworks, les retrouvailles de Zhang Yimou et Gong Li avec Coiong home et des documentaires engagées, comme le collectif Les ponts de Sarajevo, Maidan de Sergei Loznitsa sur les événements en Ukraine, et Eau argentée du syrien Mohammed Ossama.
Un bien beau programme, qu’on complétera la semaine prochaine par ceux des deux sections parallèles : la Quinzaine des réalisateurs et la semaine de la critique.
visuel : Giles Jacob et Thierry Frémaux sous l’affiche officielle(c) yael hirsch