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Festival Côté court : et les vainqueurs sont…

Festival Côté court : et les vainqueurs sont…

15 June 2019 | PAR Julia Wahl

La cérémonie de clôture du festival de courts-métrages a eu lieu samedi 15 juin. L’occasion pour chacun de se replonger dans les films de la sélection.

Gros plan sur les films de la compétition “Fiction”

C’est la sélection la plus importante du festival : celle de la compétition “Fiction”, qui vise à mettre en lumière de jeunes cinéastes. Observons, dans les films primés, un intérêt partagé pour la catastrophe de Fukushima : si Moonchild, de Julia Artamanov (prix SACD du meilleur premier film), présente les errances amoureuses de deux adolescents obsédés par la centrale nucléaire, le lauréat du Prix du Public et du Coup de Cœur des lycéens est Homesick, de Koya Kamura, sur les adieux difficiles d’un père à son fils, mort pendant l’explosion. Un traitement fort différent du sujet, entre les fantômes de l’un – Homesick – et l’ancrage de l’autre dans la vie quotidienne de la jeunesse française  contemporaine. 

Notons également que les films sélectionnés font la part belle aux dialogues : c’est le cas du film de Véronique Albouy Albertine a disparu, prix du Groupement National des Cinémas de Recherche, qui passe allègrement des phrases de Jean, pompier du XXIe siècle, à celles de Proust, mais aussi de Saint-Jacques-Gay-Lussac de Louis Seguin), Prix de la Presse, qui nous plonge dans le sur-place langagier de jeunes adultes coincés entre deux rues du Quartier Latin. Et que dire des conversations compliquées entre Hugues et Camille, qui se parlent sans trop se comprendre dans Comment faire pour, de Jules Follet, Prix de la Jeunesse ? Enfin, le lauréat du Grand Prix du Jury André S. Labarthe, D’un Château l’autre, d’Emmanuel Marre, nous fait vivre les échanges, tour à tour tendres et hostiles, d’un jeune étudiant sans le sou et de la vieille dame qui le loge. Les jurés de ce dernier prix ont tenu à souligner le travail de Raphaël Duracell, auteur du film Mono No Aware, dont le traitement du cadre et de l’image nous paraissait également mériter un prix. 

Les Prix d’interprétation sont revenus à Alexis Manenti pour son incarnation pleine d’humour de Nicolas Chauvin dans le film de Benjamin Crotty Le Discours d’acceptation de Nicolas Chauvin, et à Eliza Muresan, qui interprête le personnage-titre de son propre film, La Mariée de Pantin. Des jeux aux antipodes l’un de l’autre, de la truculence de l’un à la triste sobriété de l’autre. 

Un détour vers la compétition “Art vidéo”

Ce palmarès s’enrichit d’autres prix, eu égard à la diversité des sélections. Le Prix du Meilleur Projet de film, qui permet, sur un simple pitch, de se voir offrir un pré-achat par France 2 et un accompagnement à la réalisation d’un court-métrage, a ainsi été attribué à Laetitia Spigarelli pour Sainte-Beaume. Chambres d’amies, de Ranuca Bunescu, a pour sa part obtenu le Coup de cour des adhérents de Côté Court. 

Quant à la compétition “Art vidéo”, qui a pour ambition d’accorder une place de choix à des parcours atypiques, souvent issus des arts plastiques, elle se décline en trois prix distincts. Le Prix du Conservatoire, décerné par des enseignants du Conservatoire à rayonnement départemental de Pantin, a été remis à Anton Bialas pour Derrière nos yeux, qui a également raflé le Grand Prix Art vidéo, ex aequo avec Kaori Kinoshita et Alain Della Negra pour Tsuma Musume Haha, sur la possible déshumanisation de l’amour au Japon. Guillaume Mariès, compositeur et réalisateur de The Flowers of Romance, a de son côté obtenu le Prix SACEM de la meilleure création musicale. 

Une sélection dans l’ensemble très japonaise et, il faut l’avouer, peu optimiste. Les films primés feront l’objet de nouvelles projections au Ciné 104 de Pantin mardi 18 juin, à 18h et 20h30. 

Visuel : affiche du festival

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Julia Wahl
Passionnée de cinéma et de théâtre depuis toujours, Julia Wahl est critique pour les magazines Format court et Toute la culture. Elle parcourt volontiers la France à la recherche de pépites insoupçonnées et, quand il lui reste un peu de temps, lit et écrit des romans aux personnages improbables. Photo : Marie-Pauline Mollaret

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