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[Critique] “Une autre vie”, un autre style pour Emmanuel Mouret

[Critique] “Une autre vie”, un autre style pour Emmanuel Mouret

22 January 2014 | PAR Olivia Leboyer

[rating=3]

Après le merveilleux L’art d’aimer, Emmanuel Mouret livre un mélodrame, dans la plus pure tradition. Il manque un petit quelque chose pour que cela fonctionne tout à fait. Sortie le 22 janvier.

Une autre vie

Une autre vie reprend tous les codes du mélodrame à la Douglas Sirk, avec d’énormes rebondissements, des personnages soumis à la passion, une essence tragique et, bien sûr, des vagues de musique classique assez envahissantes aux moments cruciaux. La trame de cet amour impossible,  marqué par la culpabilité, est solide. Entre Aurore, belle pianiste en crise de doute (Jasmine Trinca, au jeu subtil) et Jean, électricien (JoeyStarr, très sobre), naît un amour brûlant et impossible, sur le mode du « Ni avec toi ni sans toi » de La Femme d’à côté de Truffaut. Entre eux, Dolorès, la compagne de Jean depuis toujours, qui l’aime plus que tout. Virginie Ledoyen incarne magnifiquement cette femme incapable de modération. Dans la vie de Dolorès, l’amour prend toute la place. Ce personnage tragique rayonne d’une lumière noire, inquiétante.

La finesse de l’écriture, le jeu intense des acteurs (y compris les petits rôles, comme Ariane Ascaride) font d’Une autre vie un bon film, très séduisant. Mais il manque un peu de légèreté, ces petits décalages et cette folie qui faisaient l’originalité d’Emmanuel Mouret. Au cinéma, comme dans la vie, le mélange des genres, le brusque passage d’un registre à un autre, est souvent ce qu’il y a de plus beau. Ici, le mélodrame se prend un peu trop au sérieux. L’art d’aimer, chez Mouret, se décline plus joliment sans mélo…

Une autre vie, d’Emmanuel Mouret, France, 1h35, avec Jasmine Trinca, JoeyStarr, Virginie Ledoyen, Stéphane Freiss, Ariane Ascaride, Bernard Verley. Sortie le 22 janvier 2014.

visuels: ©affiche, photo et bande annonce officielles du film.

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Olivia Leboyer
Docteure en sciences-politiques, titulaire d’un DEA de littérature à la Sorbonne  et enseignante à sciences-po Paris, Olivia écrit principalement sur le cinéma et sur la gastronomie. Elle est l'auteure de "Élite et libéralisme", paru en 2012 chez CNRS éditions.

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