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[Critique] « Round Trip », une belle réflexion sociale à travers une romance syrienne

[Critique] « Round Trip », une belle réflexion sociale à travers une romance syrienne

06 May 2014 | PAR Hugo Saadi

Avec Round Trip, le réalisateur Meyar Al-Roumi nous transporte au cœur de la Syrie où l’on suit les aventures amoureuses d’un jeune couple. Grâce à ce road trip, il propose une réflexion sociale intéressante sur le quotidien des jeunes couples non mariés.

 [rating=3]

Effectivement, Walid et Souhaire, s’aiment mais ne sont pas mariés, un problème dans les pays arabes, c’est pourquoi leurs moments d’intimité se cantonnent aux sièges du taxi de Walid loin du centre ville. Jusqu’au jour où Souhaire décide de rendre visite à une amie en Iran. Elle propose à Walid de l’accompagner et ils embarquent dans le train qui relie Damas à Téhéran. Contraints de faire chambre à part, ce voyage va malgré tout leur permettre de se rapprocher encore plus, de profiter de chaque instant à deux mais aussi de se rendre compte que leur principal souci ne s’est pas évaporé. Le réalisateur s’amuse avec les deux amoureux en distillant des touches comiques. Les chambres mitoyennes permettent des jeux de bruits, des messages codés pour dialoguer et surtout planifier les escapades nocturnes et éviter à tout prix que les contrôleurs et les douaniers découvrent la magouille … Le stress et l’interdit rythment leur traversée du désert offrant des moments d’intimité filmés avec justesse et recul. L’alchimie entre les deux acteurs (Alexandra Kahwagi et Ammar Haj Ahmad) se ressent bien à l’écran et la romance se porte très bien. Meyar Al-Roumi filme avec douceur, mais aussi avec lenteur (un peu trop). Au final, Round Trip s’avère touchant et s’intéresse à un amour condamné, fuyant le conservatisme religieux. Mais peu importe où ils se trouvent, les deux jeunes développent un amour qui n’a pas sa place. Enfin, la bande originale du film délivre de belles notes orientales renforçant la proximité avec le couple. Flirtant avec le huis-clos, le réalisateur délivre un premier film qui n’est pas parfait mais tout en finesse et en justesse, présentant à travers un scénario loin d’être fictif une réflexion originale sur la société arabe.

Round Trip, un film de Meyar Al-Roumi, avec Alexandra Kahwagi et Ammar Haj Ahmad, drame syrien. 1h13.

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Hugo Saadi

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