Toulouse : Chefs d’Oeuvres modernes et contemporains aux Abattoirs
Depuis le 14 avril, les Abattoirs de Toulouse offrent un nouvel accrochage de leurs superbes collections d’art moderne et contemporain. Transformé en Musée de l’envergure et de la hauteur de plafond d’une Tate Moderne en 2011, le bâtiment de 6 000 m² dessiné par Antoine Stinco et Rémi Papillault propose donc une sélection thématique d’oeuvres incontournables. Jusqu’au 21 août.
Au sous-sol, les toulousains sont ravis de retrouver le fameux rideau de scène du 14 juillet, commandé à Pablo Picasso pour fêter le premier anniversaire de la prise de la Bastille du Front Populaire. L’artiste en a lui-même fait don à la ville, et les Abattoirs proposent aux côtés de l’immense œuvres une série de photos de Dora Maar fixant Picasso au travail pour ce rideau. Deux autres grandes salles exposent des pièces d’arte povera et d’art minimaliste où François Morellet jouxte Richard Serrat et Kounellis est voisin de Soulages. certaines œuvres laissées par Bernard Venet à la suite de sa dernière expo dans le lieu sont également à signaler.
Dans la nef du rez-de-chaussée, de grandes sculptures marquent l’espace, et l’on remarque un monumental Mimo Palladino,sur l’un des murs : la montagne blanche (1991). Les chapelles latérales abritent des œuvres classées selon un mode thématique :l’art informel (Dubuffet, Burri, Tapiès…) l’abstraction gestuelle (Riopelle, Mathieu, Soulages…) et le Politique (Jaar, Saura, et les femmes d’Alger de Djamel Tatah, 1996). Au fond à gauche, les abattoirs on niché deux vidéos, l’une surprenante (Pianitito de Jordi Colomer, 1999où l’artiste tente de jouer l’apprenti sorcier de Paul Dukas mais époussette surtout la cendre) et l’autre hilarante (Dandy de John Bock, 2006, où le précieux cherche avec l’aide d’une jolie compagne toute droite sortie du XVIII e siècle de trouver un empilement parfait de rectangles blancs).
A l’étage, l’on sourit encore devant “Le visualiseur personnel d’image mentales” (2004) de Pierrick Sorin. D’autres chefs d’oeuvres de Saura, Tapies, Burri, et Claude Levêque ainsi que des œuvres du groupe japonais d’avant-garde Gutai. Et l’on peut (re)découvrir la collection Daniel Cordier qui mêle surréalisme (Bellmer, Brassaï, Matta), arts africains, et les quatre artistes favoris du collectionneur (Dado, Lesage, Karen, Réquichot).
Ne manquez pas non plus au rez-de-chaussée les oeuvres de David Bartholomé, St Augustine et Henri Teuk, exposées dans le cadre du festival electric artyland.