
Laure Prouvost interroge nos conduites au Studio des Acacias
Pendant la FIAC, au Studio des Acacias, Laure Prouvost, Turner prize 2013 et représentante de la France à la prochaine biennale de Venise envoie le gaz pour nous ouvrir les yeux…
Non loin de l’Arc de Triomphe, le groupe Mazarine et son écrin flambant neuf du Studio des Acacias accueille « You are My Petrol, My Drive, My Dream, My Exhaust ». Reprenant des éléments exposés au LAX et à Rochechouart, Laure Prouvost propose de réfléchir à notre désir sur un mode urbain, ironique et multimédia. Dès l’entrée, nous sommes saisis par un son hip hop et un jet de gaz d’échappement suffocant. C’est une moto de biker qui nous parle, avec son autoradio : « On ira loin ». Autour, trois cadres portent les « reliques » d’une vie de désir et de consommation.
Ce n’est qu’en passant par la cour et en arrivant dans une autre salle que l’environnement fait son apparition avec un LED et deux écrans posés sur une plage ou ne semblent rester que deux tristes palmiers et un peu de sable un peu noir. On n’est pas loin des paysages intérieurs développés par Laure Prouvost, notamment au printemps dernier au Palais de Tokyo. Sauf qu’ici, des jeunes américains énergiques égrènent leur enthousiasme en fragments qui semblent de vider de leur sens. Après un tel épuisement de sens et de ressources, il ne nous reste plus qu’à aller boire au prochain Vodka Bar (la mondialisation permet certainement de privilégier la vodka au whisky) avec une belle installation en néon soufflé en Pyrex qui mélange les hommes et les dieux. En face, comme une petite pierre tombale, une plaque joue sur le mot « gaze » (regard) qui peut autant faire fondre les murs, l’environnement et les corps que le gaz… Une expérience à faire avant le 11 novembre…
Visuels : photo de l’exposition (c) YH