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Les vernissages de la semaine du 6 février

Les vernissages de la semaine du 6 février

06 February 2014 | PAR Geoffrey Nabavian

De l’abstraction, cette semaine ! Les galeries parisiennes vont vous faire aller à la rencontre de l’invisible et de l’infime. Choisirez-vous de le voir en petit, ou en grand ? Ne soyez pas timides, plongez !

Alize MeurisseJeudi 6, pour commencer, nettoyez votre regard. A la galerie Cortex Athletico, dans le troisième arrondissement de Paris, l’exposition « Maïs, courge et carotte : jeu sur les rapports arbitraires du langage », signée Luis Camnitzer, s’ouvre à 19h. L’occasion d’aller à la rencontre d’un artiste uruguayen qui réfléchit sur l’idée d’information grâce à des œuvres en volume comme des objets hétéroclites, lors d’une exposition placée sous le signe de Simon Rodriguez, célèbre philosophe vénézuélien.
Des œuvres en volume, encore, des collages, et de l’intériorité révélée, avec, à la galerie Nuke (Paris 3ème), Alizé Meurisse. Son objet : la « valeur sentimentale », à réinstaurer. Son enjeu : comme en amour, « ne pas simuler ». « For soul not for sale », donc. Allez, profitez donc de ce qu’elle vous offre.

Si vous vous trouvez à Bruxelles, faites enfin un détour, à 18h30, par la galerie Huberty et Breyne. Celle-ci orchestre une rencontre entre les travaux du plasticien Peter Klasen et deux dessinateurs de bande dessinée également peintres, Alex Varenne et Edmond Baudoin. But de ce mélange entre les collages bariolés de Klasen et le noir et blanc limpide et érotisant de Varenne ou plus charbonneux de Baudoin : « interpeller sur la notion de contemplation », et, puisque nous sommes en Belgique, faire émerger les dieux cachés, bien sûr.

Vendredi 7, les artistes continuent à se rassembler autour de thèmes passionnants, rien que pour vous. A Montpellier, la Panacée procède à 18h à l’ouverture de « Dernières nouvelles de l’éther ». La question suivante est posée : comment l’art se frotte-t-il à notre société « électromagnétique » actuelle ? Flux d’informations, transactions, espionnage… L’exposition fait référence à la découverte progressive de cette réalité invisible, dont l’éther et ses tests furent un des points de départ. Avec la participation de Laurie Anderson, John Cage, Marcel Duchamp, Lawrence Wiener, Brian O’Doherty…

Et à Paris, l’Espace culturel Louis Vuitton ouvre « Astralis », ouvre au public son exposition sur le thème… de l’astral ! Les créateurs en présence comptent en leurs rangs Borre Saethre –qui réalise un tunnel de lumière- David Altmejd – qui sculpte pour nous six anges- Myriam Mechita… La lumière, l’invisible, le voyage intérieur, la projection de la conscience en dehors du corps… Beaucoup d’émotions en perspective.

Expo nuitSamedi 8, ne quittez surtout pas l’abstrait ! La Grande Galerie de l’Evolution du Museum d’histoire naturelle vous accueille avec une exposition titrée « Nuit ». Le ciel, la faune et la flore, notre sommeil, les mythes et les monstres. Tout un panorama du « phénomène » constitué par la nuit, abordé sous un angle scientifique. Connaissant la propension de la Galerie à rendre ses manifestations vivantes, ça promet d’être ludique et excitant !
Trop grand pour vous, tout ça ? Chance : une spécialiste du minimalisme et de l’intime vous ouvre grands les bras. La réalisatrice et photographe Agnès Varda est exposée à la galerie Nathalie Obadia, dans le quatrième arrondissement de Paris. « Triptyques atypiques » : c’est le nom de l’événement. Photos, images isolées de ses films, objets… L’artiste se propose de réfléchir sur la fascination exercée par l’image, et sa capacité à déstabiliser, grâce à la répétition.

Dimanche 9, profitez à tout prix, pour son dernier jour, de l’exposition « Decorum. Tapis et tapisseries d’artistes », au Musée d’Art moderne de la ville de Paris. Des pièces tissées de grands artistes –Fernand Léger, Picasso- d’autres de créateurs méconnus… Cet art est mis à l’honneur, et toutes ses significations –esthétiques, historiques ou même politiques- avec lui.

Lundi 10, à 18h, l’exposition « Le Paysage à Rome entre 1600 et 1650 » s’ouvre, à 18h, à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Issue des recherches menées au cours des dernières années par l’Ecole, elle entend donner un aperçu du travail de l’artiste face à la nature. Du croquis à l’œuvre achevée, le parcours fera se croiser Frederik van Valckenborch, Claude Gellée dit le Lorrain, Agostino Tassi…

Mardi 11, à 18h, l’Espace Christiane Peugeot (Paris 17ème) procède au vernissage de l’exposition « Mona Lisa, une parisienne pas comme les autres  ». La Joconde y sera présentée sous plusieurs aspects : son vol en 1911, amplement relayé par la presse –les coupures seront prêtées pour l’occasion ; les critiques dont elle a toujours fait l’objet ; les produits qu’elle a engendré.
Si vous jugez cet esprit trop « franco-français », rendez-vous alors à l’Institut suédois  (Paris 3ème) pour « Identités en mouvement – Cinq voix samies contemporaines ». Son vernissage aura lieu à 18h. Une réalisatrice, un peintre, un architecte… interrogent la culture samie (ou lapone), sa place aujourd’hui dans la société suédoise et son héritage, pas toujours conservé comme il faudrait…

Philippe VandenbergMercredi 12, pour terminer, la Maison rouge (Paris 12ème) propose non pas une mais trois expositions ! « Il me faut tout oublier », dialogue entre les belges Philippe Vandenberg, peintre mort en 2009, et Berlinde de Bruyckere, sculptrice, qui racontera en grande partie non pas les rencontres entre les deux artistes, mais les temps de latence entre celles-ci ; « L’asile des photographies », de Mathieu Pernot et Philippe Artières, témoignage de la mémoire de l’ancien hôpital psychiatrique de Picauville, non loin de Cherbourg, où les deux photographes ont récupéré un grand nombre de films et de clichés, réalisés à l’occasion d’ateliers culturels avec les malades ; « Le coefficient de Poisson », de Florian Pugnaire et David Raffini, exposition consacrée à la maltraitance de la matière… Une rencontre entre le créateur et ce qu’il sculpte, en somme, qui fermera en beauté le triptyque. Et votre semaine, placée sous le signe de la multiplication et du saut dans l’invisible. Etourdissante.

Visuel: visuel de l’exposition For soul not for sale d’Alizé Meurisse © Alizé Meurisse

Visuel: © affiche de l’exposition Nuit

Visuel: © Estate Philippe Vandenberg, D’après l’ennemi Intérieur, 2003

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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