Des journalistes dans la peau des migrants
Des journalistes de la chaîne France 2 ont effectué une traversée dans les mêmes conditions que des migrants. De la Turquie à la Grèce, les reporters ont passé un moment dans la peau de ces hommes et ces femmes qui tous les jours risquent la leur, dans l’optique de trouver ailleurs, un peu d’espoir.
C’est dans un bateau surchargé et dans des conditions misérables que les reporters de la chaîne France 2 ont embarqué pour l’enfer. Soixante personnes entassées dans une embarcation aux normes de sécurité douteuses pour une traversée de quatre heures entre Assos, sur la côte turque, au nord d’Izmir, et Lesbos, le samedi 12 septembre.
Poussés par des passeurs qui n’embarquent pas, des dizaine d’Irakiens et de Syriens partent dans la peur. Un des passagers est désigné comme capitaine de bateau et doit tenir la barre pendant 10 kilomètres. En pleine nuit, un drame est survenu : le moteur est tombé en panne. Les deux journalistes présents sur l’embarcation, Franck Genauzeau et Giona Messina, ont appelé les secours et c’est un bateau de pêche qui les a finalement escorté jusqu’en Grêce, sur l’île de Lesbos.
Grâce à son matériel de pointe, l’équipe de France 2 a pu rester en contact permanent avec la rédaction de la chaîne : “Nous avions emporté un téléphone satellite et, surtout, un positionneur GPS. Celui-ci a permis à la rédaction de France 2, depuis Paris, de suivre mètre après mètre notre traversée.” Lorsque la panne est survenue, c’est tout naturellement, donc, que les migrants se sont tournés vers les journalistes pour qu’ils appellent à l’aide. Un reportage bouleversant qui a secoué les journalistes et la France avec eux.