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People Power, des photos qui éclairent les mouvements de contestation

04 May 2021 | PAR Léna Saint Jalmes

A l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’exposition World Press « People power : témoignages des mouvements de contestation depuis 1957 » se tient à la Cité internationale universitaire de Paris du 3 au 30 mai 2021.

La Cité internationale universitaire accueille sur ses grilles, en plein air, 23 photographies de reporters internationaux. En accès libre depuis la rue, l’exposition présente des images poignantes qui témoignent des mouvements de contestation de citoyens. L’exposition est l’aboutissement d’un partenariat entre la World Press Photo Foundation, le Royaume des Pays-Bas et l’UNESCO. Elle débute symboliquement le 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse.

Brassage culturel

Au fil des ans, le concours World Press Photo a récompensé de nombreuses photographies de protestations, comme celle de Douglas Martin en 1957. Elle montre Dorothy Counts, première noire à s’inscrire au lycée Harry Harding de Charlotte (USA), harcelée par des manifestants le jour de la rentrée. La foule lui jette des pierres. La démarche de cette lycéenne a contribué à mettre fin à la ségrégation dans les écoles du sud. Par la suite, d’autres photographies sont devenues mondialement connues comme celle prise en 1990 sur la place Tiananmen (Chine).

L’Ambassade des Pays-Bas en France a choisi la Cité internationale universitaire de Paris comme lieu d’exposition pour les valeurs de paix, de brassage des cultures et d’ouverture au monde qu’elle représente. La Cité internationale universitaire « c’est montrer une utopie réaliste », explique Wilco Versteeg, chercheur en photographie documentaire et alumnus de la Cité internationale. D’ici quelques semaines, l’exposition quittera Paris pour Strasbourg et Lyon avant de s’envoler vers d’autres pays du monde comme le Liban ou encore le Pérou.

Edition 2021 enrichie de 2 nouveaux primés

Parmi cette vingtaine de photographies, deux, primées en 2021, sont venues s’ajouter à l’exposition. La première, d’Evelyn Hockstein présente deux personnes en désaccord sur le retrait du mémorial Émancipation du Lincoln Park de Washington. La seconde, d’Ernesto Benavides, montre un partisan du président déchu Martin Vizcarra lors de manifestations. A Lima, elles se sont poursuivies après le couvre-feu de 23h imposé en raison de la pandémie de COVID-19.

Une vague de protestations ne cesse de se répandre dans le monde : manifestations en faveur de la liberté d’expression suite à l’attentat contre Charlie Hebdo, contre le président vénézuélien Nicolas Maduro, contre les violences policières racistes aux USA, affrontement des Chemises rouges et des forces de l’ordre thaïlandaises… Toutes ces photographies, plus fortes que les mots, « montrent ce que l’on ne veut pas voir », affirme Wilco Versteeg. Elles permettent également de mettre en lumière des histoires plus marginales comme l’opposition des Sioux à la construction d’un oléoduc à proximité de leur réserve, illustrée par Ambre Bracken.

Aujourd’hui, des milliers de photographies sont partagées chaque minute dans le monde. Cependant seuls les photographes professionnels ont les compétences techniques et artistiques pour donner à voir le monde de manière si puissante.

 

Visuels : Léna Saint Jalmes

Disparition du photographe Louis Grivot dit Horace
Click and Collect artistique à Colombes
Léna Saint Jalmes

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