Audrey Pulvar privée de politique par France Inter
La belle, et surprenante, 3e place d’Arnaud Montebourg à la primaire socialiste n’aura pas au que des conséquences positives pour sa compagne, Audrey Pulvar. En effet, suite à la présence de la journaliste lors de la célébration de cette “victoire”, la Société des Journalistes (SDJ) a saisi la direction de la rédaction de France Inter, qui emploie Audrey Pulvar, l’amenant à prendre certaines mesures.
Ainsi, Matthieu Aron, patron de la rédaction, a déclaré mardi après-midi que, en accord avec Audrey Pulvar, son édito ne ferait plus aucune allusion politique, et que ce ne serait plus elle qui relancerait l’éditorialiste quotidien de la presse écrite. Contrairement à Radio France, France Télévisions a, elle, décidé de maintenir la participation de la journaliste à l’émission On n’est pas couché sur France 2, malgré les confrontations directes avec les politiques qu’implique cette participation. La relation d’Audrey Pulvar lui avait déjà valu la suspension de son émission sur I-Télé, notamment suite à une interview de Pierre Lellouche qui lui avait reproché des questions “partisanes”.
Par ailleurs, le CSA a déclaré qu’il ne considérerait pas le temps de parole d’Audrey Pulvar comme “soutien” au PS. En effet, dès 2012, la résolution sur le temps de parole fera que les people exprimant une préférence pour l’un des candidats seront comptés comme soutien et donc leur temps de parole sera décompté de leur camp politique. La haute instance audiovisuelle a donc décidé que les liens entre la journaliste et l’homme politique n’influait pas sur les opinions politiques d’Audrey Pulvar.
Le débat sur les relations privées entre journalistes et politiques n’est pas neuf (Anne Sinclair et Dominique Strauss-Khan, Béatrice Schönberg et Jean-Louis Borloo…) et ne semble pas prêt d’être réglé. Bien que l’on puisse comprendre l’interrogation sur le mélange des genres, encore que c’est faire peu de cas de l’intégrité et du professionnalisme des journalistes, on peut tout de même déplorer l’opportunisme de certains dirigeants politiques, notamment Jean-François Copé, qui ont attendu qu’Arnaud Montebourg fasse 17% aux primaires socialistes pour s’insurger, et demander des mesures contre Audrey Pulvar.
Quant à la journaliste, face à ces attaques, elle s’est justifiée ainsi sur le site du Point: “en onze mois de campagne d’Arnaud, je n’ai jamais été de ces déplacements. (…) Je ne me suis montrée à ses côtés hier (dimanche, ndlr) que parce que sa campagne est finie“.