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Le trompettiste Ibrahim Maalouf, déjà jugé pour agression sexuelle sur mineure, a été relaxé en appel.

Le trompettiste Ibrahim Maalouf, déjà jugé pour agression sexuelle sur mineure, a été relaxé en appel.

10 July 2020 | PAR Loïs Rekiba

L’artiste franco-libanais a été jugé pour avoir embrassé une collégienne en stage dans son studio. En première instance, en 2018, il avait écopé de quatre mois de prison avec sursis. Il vient d’être relaxé par la Cour d’Appel de Paris. 

Le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf, suite à des accusations d’agression sexuelle à l’égard d’une collégienne de 14 ans en 2013 , a été relaxé mercredi 8 juillet 2020, par la cour d’appel de Paris. L’artiste, lauréat de Victoires de la musique et d’un César, avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende. M. Maalouf était absent lors de la prise de décision de la cour d’appel de Paris, ce mercredi. Il a de plus toujours nié ces accusations d’agression sexuelle en ayant fait appel.  La cour n’a pas donc pas suivi les réquisitions  – citées ci-dessus – de son jugement en première instance.

Des faits incriminants datant de 2013

La jeune fille en stage à l’époque avait déclaré que le musicien l’avait tout d’abord embrasée un soir à la sortie d’un cinéma en 2013. Mais le trompettiste affirmait avoir repoussé ses avances et que c’était elle qui était à l’origine du baiser.

Deux jours plus tard, il l’avait à nouveau embrassée selon la jeune fille, cette fois dans son studio d’enregistrement d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), en l’ayant« attrapée par le bassin ». L’artiste avait alors nié en bloc cette deuxième séquence en produisant des justificatifs de son emploi du temps à cette date.

On sait également  que les parents avaient rapporté les faits en 2014, après que leur fille s’était confiée à un médecin.  Elle avait commencé à se mutiler et à avoir des troubles alimentaires, longuement pris en charge comme en témoignent plusieurs hospitalisations et thérapies. Le parquet de Créteil avait alors ouvert une enquête dans la foulée – enquête qui a mené au placement en garde d’Ibrahim Maalouf, en juin 2017.

Une « Absence d’éléments pertinents, précis et concordants », selon la cour

La cour d’appel  de Paris écrit dans son arrêt qu’« Ibrahim Maalouf n’a pas adopté un positionnement adéquat à l’égard [de la] jeune fille de 14 ans, nécessairement suggestible, en échangeant avec elle des messages totalement inadaptés, attitude qu’il a lui-même qualifiée de “nauséabonde” » – tout en soulignant qu’elle n’était à l’époque pas saisie de ces faits. L’arrêt continue en affirmant que « Le baiser posé le 11 décembre 2013 est bien réel, mais l’intention coupable fait défaut, faute d’éléments permettant d’affirmer avec certitude qu’il en aurait été l’initiateur », poursuit la cour. « La preuve matérielle des faits qui seraient survenus le 12 ou le 13 décembre dans le sous-sol du studio d’enregistrement n’est pas rapportée, ce qui ne signifie pas que [la jeune fille] a menti mais que sa vérité n’est pas partagée par la cour, en l’absence d’éléments suffisamment pertinents, précis et concordants. »

Du côté d’Ibrahim Maalouf, « Cette relaxe prononcée démontre enfin son innocence, alors que je rappelle que son nom, son honneur ont été jetés en pâture, notamment sur les réseaux sociaux », a réagi l’avocate de l’artiste qui salue également une « très grande victoire”  ainsi qu’ “un honneur enfin rétabli.

De l’autre côté, la jeune fille et ses parents jugent la décision de la cour d’appel « inique ». L’avocat de la famille,  Me Jean-Baptiste Moquet nous décrit une famille « abasourdie » et prête à s’exprimer « dans les jours qui viennent. Lui-même se sent dépassé par la décision de justice, puisqu’il souligne que celle-ci serait le résultat d’un traitement de faveur fait aux personnalités, et qui participerait à un climat d’impunité :  « Si je ne parle plus comme avocat de la victime et de ses parents, mais en tant que professionnel, c’est incompréhensible (…) la justice n’est pas la même pour les personnalités » et « pour le commun des mortels ».

Visuel : Laetitia Larralde /Tlc

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