Martin Parr démissionne de la présidence du festival de photographie de Bristol, suite à des accusations de racisme
Suite à la préface – signée de sa main – d’un livre de photographies possédant une mise en page polémique et après une campagne en faveur de sa démission, le photographe de l’agence Magnum a démissionné.
C’est suite à des accusations de racisme que le photographe britannique Martin Parr – célèbre pour sa représentation des dérives de la société de consommation – a présenté sa démission du poste de directeur artistique du nouveau festival de photographie, à Bristol. Le nerf de la polémique, c’est la préface d’un ouvrage qu’il a lui-même signé pour la réédition d’un album du photographe italien décédé en 2006 Gian Butturini. Cet album de photographie publié premièrement en 1969 et intitulé Londres donne à voir une déambulation pleine de réalisme de la capitale anglaise, tel que le décrit l’avant-propos rédigé par Martin Parr : «Le Londres de Butturini dépeint les pauvres et la classe ouvrière qui n’ont pas réussi à se débrouiller dans les années 1960, loin d’un point de vue touristique».
Le portrait d’une femme noire superposé à celui…d’un gorille dans une cage du zoo
Cependant, parmi tous les clichés en clair-obscur, il y a une double page qui pose problème dans la mesure où elle expose le portrait d’une femme noire superposé à celui…d’un gorille dans une cage du zoo londonien. C’est cette juxtaposition qui a d’ailleurs provoqué la colère de Mercedes Baptiste Halliday, une étudiante qui s’était vu offrir l’ouvrage par son père, en guise de cadeau pour sa 18e année et qui se déclare – dans le Guardian – avoir été “totalement dégoûtée et scandalisée “.
EXCLUSIVE – Martin Parr apologises unreservedly, steps down as Artistic Director of @BRSphotofest after anti-racist student campaign by @LTHdebate My report at @TheArtNewspaper https://t.co/X2AjBWQgCh
— Tom Seymour (@TomSeymour) July 21, 2020
Mercedes s’est d’ailleurs lancée dans une longue compagne contre un ouvrage de photographie qu’elle juge selon ses mots être «épouvantablement raciste». Mais c’est aussi une campagne de diffamation contre Martin Parr qu’elle mène puisque c’est par sa propre signature que le photographe britannique a en fait, indirectement, avalisé. Selon elle, «Il est représentatif de cette génération d’hommes blancs, d’âge moyen, qui font ce qu’ils veulent sans jamais craindre les conséquences. Il représente l’institution et nous commençons seulement à la démanteler», a t-elle déclaré à The Art Newspaper. Martin Parr a cependant tenté d’engager la discussion avec la jeune femme en expliquant ses regrets et son manque de finesse quant à l’ampleur de la polémique d’une telle juxtaposition photographique.
Une polémique qui enfle
La polémique a cependant continué à s’envenimer mais c’est suite à des excuses publiques présentées ce lundi, que Martin Parr a annoncé par la suite qu’il démissionnait du poste de directeur du festival de Bristol afin d’éviter de porter tout préjudice à cet événement nouveau qu’est le festival de photo de Bristol : «Me retirer du festival est mieux pour tout le monde. Je crois que son avenir en dépendait», a-t-il expliqué au Guardian.
Au delà de l’aveu d’un manque de responsabilité artistique et d’un sentiment fort de culpabilité, le photographe Martin Parr a également déclaré que ses honoraires – récoltés grâce à la rédaction de la préface polémique – iraient tout droit vers un organisme de charité. En plus de demander le retrait des ventes de tous les exemplaires ainsi que leur destruction.
Visuel ©Attribution-NonCommercial 2.0 Generic (CC BY-NC 2.0)
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3 thoughts on “Martin Parr démissionne de la présidence du festival de photographie de Bristol, suite à des accusations de racisme”
Commentaire(s)
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Bader
Merci de corriger votre lapsus :
“Le nerf de la polémique, c’est la préface d’un ouvrage qu’il a lui-même singé “
Bader
Merci aussi de ne pas utiliser indifféremment “superposé” et “juxtaposé”.
Tendancieux, donc, votre article.
Loïs Rekiba
C’est une grossière erreur, désormais corrigée. En ce qui concerne l’article, il n’est aucunement tendancieux. Il expose simplement des faits, qui sont en l’occurence des accusations de racisme. Les deux termes que sont “juxtaposé” et “superposé” correspondent dans la mesure où ils visent à décrire une mise en page précise d’un ouvrage de photographie.