
Le galeriste et éditeur Enrico Navarra est décédé à l’âge de 67 ans
Autodidacte, Enrico Navarra était surtout un ardent défenseur de l’oeuvre de Keith Haring et de Jean-Michel Basquiat, tous deux ses protégés. Il s’est éteint le mardi 21 juillet des suites d’un emphysème. En avance sur son époque, il nous lègue également une oeuvre importante d’éditeur.
DISPARITION – Mort d’#EnricoNavarra, galeriste sans peur et sans reproche, à l’âge de 67 ans https://t.co/1dTRtv84a7 via @Figaro_Culture pic.twitter.com/oddQn6LJJl
— Olivier Delcroix (@Delcroixx) July 22, 2020
Un visionnaire
Enrico Navarra est décédé le 21 juillet, à 67 ans, des suites d’un emphysème pulmonaire. Si l’homme était parti de rien, son succès est devenu croisant car il savait miser sur le bon cheval, en se montrant ainsi visionnaire sur ceux qui feront l’art de demain, sur les grands artistes en somme.
Un promoteur d’artistes de renommée internationale
Les premiers qu’il prit sous son aile, et pas des moindres d’ailleurs, furent Keith Haring ainsi que Jean-Michel Basquiat. Il avait édité, à propos de ce dernier, une monographie sur ses dessins et une autre, considérable elle, sur la peinture du prince de Brooklyn, en partenariat avec son confrère le galeriste américain Tony Shafrazi qui venait trouver refuge chaque été dans son domaine du Muy (Var). C’est aussi avec Tony Shafrazi que Enrico Navarra avait acquis ses toutes premières œuvres d’artistes états-uniens : du Ruscha, du Rauschenberg et, bien sûr, du Basquiat. Navarra était également connu dans le monde de l’art, dont il faisait et défaisait les carrières. Il aura été l’organisateur d’une vingtaine d’expositions à travers le monde, de la Chine à l’Argentine.
“Il a créé une nouvelle façon de faire ce métier, de sortir des sentiers battus” confie Romain Brun, un de ses collègues de la galerie parisienne Navarra. Il savait aussi recevoir, faire la fête, chose alors peu courante pour une galerie, comme lorsqu’il avait loué le rooftop de l’hôtel Setai à Miami Beach pendant cinq jours. Mais c’était un gros travailleur, toujours plein de projets, et recevoir du monde était une manière d’accéder aux bonnes informations ». Dernièrement, il voulait ériger au Muy un nouveau bâtiment signé Rudy Ricciotti et consacré à l’ouverture d’une galerie virtuelle. C’est son fils Doriano (25 ans) qui devrait reprendre le flambeau de l’espace Navarra, à Paris, ouvert en 1989 face à l’hôtel Bristol.
Visuel : Laetitia Larralde