
Les Métamorphoses de Mathieu Desseigne-Ravel aux Hivernales
Il est peut être le chef de file de ce collectif musclé, Naif production qui prend dans le cirque et les acrobaties tout ce qui peut se lier dans la danse. Cette fois-ci, Mathieu Desseigne-Ravel est seul et nous concentre sur une partie de son corps, son incroyable dos.
Aux Hivernales, le CDCN d’Avignon, se tient donc un festival : On (y) danse aussi l’été. Et en bon festival, il a ses hors les murs ! C’est donc dans l’atelier de la Manutention, au pied du plus bel escalier de la ville (l’escalier Saint-Anne) que nous retrouvons ce danseur d’Alain Platel au corps très musclé et en même temps très élastique.
Pour La chair a ses raisons, il s’attaque à un exercice classique de la danse contemporaine, celui de la fragmentation du corps. Là où il dépasse l’exercice juste formel c’est dans le récit et dans la part acrobatique du propos.
Il quitte le public, monte sur scène et se déshabille complètement en même temps qu’il plonge dans le noir le plus total (merci et bravo à la Manutention !) . Il nous fait passer des tréfonds à la surface, d’abord magma indécelable, comme un mollusque dont il n’est pas possible de comprendre le début et la fin, puis doucement, aidé par quelques noirs encore, il devient une statue grecque aux membres manquants, et l’image est superbe.
Son corps, qu’il parcelle, devient uniquement des formes qu’il maîtrise au muscle près. Physiquement c’est balaise, il faut le dire, même si avec les gars de Naif on oublie parfois qu’il n’est pas si simple de marcher sur les mains, pardon, les avant-bras !
Jusqu’au 20 juillet à 11 heures, durée : 40 minutes, à la Manutention
Visuel : © Laurent-Onde