[Live-Report] : Gilad Abro au Sunside (Jazz’n Klezmer, 22/11/2012)

Alors que l’édition 2012 de jazz’n klezmer touche à sa fin avec David Krakauer à la Cigale lundi 26 et Franck Amsallem, Sara Lazarus et Stéphane Belmondo à l’espace Rachi, mardi 27 novembre, le concert du jeune génie de la contrebasse Gilad Abro et de son trio a révélé au public français un autre immense jazzman israélien.

Lire notre annonce du concert.

Accompagné comme son compatriote Avishaï Cohen (voir notre live-report) de l’excellent pianiste Nitay Hershkovits. Et aussi du batteur Amir Bresler. En deux sets, le trio s’est adonné à un jazz dans la plus pure tradition newyorkaise, jeudi dernier devant un étage du Sunside en mode salle comble et comblée.

Après une entrée en scène modeste et placide; Gilad Abro a pris d’une poigne ferme et sous ses longs doigts sa contrebasse pour commencer par une de ses compositions : “Abracadabra”. Un envoûtement de douceur virile aux notes aussi précises qu’énergiques. C’est dans ce mode de perfection technique et de recherche de la composition idéale avec ses deux partenaires que le contrebassiste a mené tout le set. Mais le fond et l’émotion n’ont pas tout à fait démarré après le quatrième morceau qui a fait paraître les trois premiers comme une sorte d’échauffement glorieux. La maestria dont Gilad Abro a fait preuve dans les pizzicati auxquels les rebonds du piano de Nitay Hershkovits faisaient un écho sans bavure ont transporté le public dans un lieu lointain et pur.

Un lieu où le trio a su conserver son auditoire captif, en minimisant les mots et en laissant toute la place à une masculine virtuosité qui a su faire le lien entre le swing des jours anciens et la modernité audacieuse de lignes surprenantes et nouvelles. Un jazz extrêmement cérébral qui a entièrement séduit le public exigeant du Sunside.