Sword of the stranger tranche avec Miyazaki
Sur l’animation japonaise, l’intelligentsia française a un jour été heureuse de mettre un nom : Hayao Miyazaki, sorte de pont entre les générations, celle de nos parents ignares et celle de nos enfants grands, très grands consommateurs de manga. De belles images, un imaginaire poétique, le co-fondateur des studios Ghibli, encensé il y a peu à l’Hôtel de la Monnaie en compagnie de Moebus, transmet aujourd’hui le flambeau à son fils Goro, (le nom reste le même, Miyazaki, facile à retenir). Cela veut-il dire qu’il ne faille retenir que le nom du maître sans découvrir des courants alternatifs ?
Dans Sword of the Stranger, la première séquence donne le la : une longue course poursuite de nuit en numérique, un temple qui brûle, une animation du tonnerre multipliant les points de vue. Ce qui se passe, on ne le saura que plus tard… Séquence suivante, la vue d’une mante religieuse, un groupe de samouraïs filmé en plongé 3/4, façon caméra à la main… les étudiants des Gobelins ont ici de quoi prendre modèle. Animation rime avec images, et celles-ci sont soignées, détaillées comme dans un tableau de Rousseau (Enfin…).
Question scénario, même qualité : une enquête menée autour d’un petit garçon et son chien que l’on poursuit (Pourquoi ?), des remarques pertinentes comme le premier discours sur le cheval… et des micro actions singulières dressent des personnages selon leurs coutumes ou qui s’arrêtent sur la nature comme dans La Ligne Rouge de Terrence Malick.
Reste que, Sword of the Stranger ne s’adresse pas à l’enfant qui est en nous. C’est du manga adulte, historique et plutôt virile, pour celui qui goûte à Ghost in the Shell comme au Tombeau des Lucioles. Du sang, de la violence (pas gratuite, mais tout de même), Masahiro Andô, le réalisateur, cherche un parti pris fort (Vous avez retenu ? Masahiro Andô. MA-SA HI-RO, AN-DO), et intelligent.
Le dommage ? La petite musique douce justement à la Miyasaki, ou les personnages un peu vus et revus dans l’univers manga, tel le héros taciturne, ou le jeune boy révolté. Mais encore une fois, Masahiro Andô, leur donne un relief particulier. Sword of the Stranger, sorti en salle aujourd’hui (dans cinq salles seulement à Paris), sera demain une référence, car rien n’est plus geek qu’un fan de manga.
Erwan Gabory
Sword of stranger sort aujourd’hui, mercredi 27 mai 2009, dans nos salles.
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4 thoughts on “Sword of the stranger tranche avec Miyazaki”
Commentaire(s)
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duchamps
VIni vidi et je me suis dit que c’était énorme !!! Puis j’ai réfléchi et je me dis qu’il doit y avoir une grosse artillerie jeu video derrière, comme dans les films américains. Ils foutent tellement de pèze dans une histoire que ça doit être foutu pour que ça plaise. Et là c’st pareil
Géronimo
Même feeling exacly. Pas du tout d’accord avec l’article de fait. Un génie c’est un auteur. Un auteur comme Miyazaki ca crée un univers. Là, ils sont deux cent cinquante à réfléchir au scénar. Ca sent plus l’humain. Ca sent le studio et ses machines à café qui pondent des idées. Le truc est bien ficelé. Mais quand même
Warian
Ahahaha Et Miyaqaki c’est un auteur ? Vous pensez qu’un mec qui ne fait qu’exploiter un filon c’est un auteur ? Non, c’est un commercial d’un genre. Miyazaki c’est rien d’autre qu’un petit poète consacré. Mais ses dessins sont fades.