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[Critique] « Zero Theorem » Terry Gilliam n’arrive pas à se réinventer. Une déception.

[Critique] « Zero Theorem » Terry Gilliam n’arrive pas à se réinventer. Une déception.

28 June 2014 | PAR Gilles Herail

Zero Theorem est un film que l’on aurait aimé adorer. Un réalisateur atypique, un acteur brillant (Christoph Waltz) et un sujet d’anticipation politique. Manquant de rigueur, de contenu et de sens, Zero Theorem est pourtant une grande déception.

[rating=2]

Synopsis officiel: Londres, dans un avenir proche. Les avancées technologiques ont placé le monde sous la surveillance d’une autorité invisible et toute-puissante : Management. Qohen Leth, génie de l’informatique, vit en reclus dans une chapelle abandonnée où il attend désespérément l’appel téléphonique qui lui apportera les réponses à toutes les questions qu’il se pose. Management le fait travailler sur un projet secret visant à décrypter le but de l’Existence – ou son absence de finalité – une bonne fois pour toutes. La solitude de Qohen est interrompue par les visites des émissaires de Management : Bob, le fils prodige de Management et Bainsley, une jeune femme mystérieuse qui tente de le séduire. Malgré toute sa science, ce n’est que lorsqu’il aura éprouvé la force du sentiment amoureux et du désir que Qohen pourra enfin comprendre le sens de la vie…

Parnassusle dernier Gilliam, avait su nous embarquer dans l’univers bizarroïde du réalisateur. Zero Theorem ne lui arrive pas à la cheville. Le film commence en terrain connu, celui de l’anticipation au futur proche, qui nous fait bien sur penser à Brazil mais aussi à l’imagerie colorée des Hunger Games. Le décor est posé. Londres est peuplé de créatures clownesques qui n’arrivent plus à communiquer. Qohen Leth, incarné par Christoph Waltz vit reclus dans sa tour d’ivoire en attendant un coup de fil qui changera sa vie. Le film n’évoluera plus après le temps d’installation des décors et des personnages. La question du Zero theorem n’est qu’un prétexte et sera vite oubliée. Le rôle du “Management” (Matt Damon) ne sera jamais creusé. Mélanie Thierry surjouera son accent français entre deux poses lascives pour incarner un fantasme de foire. Et Christoph Waltz répétera inlassablement les mêmes mots.

On croit voir où Gilliam a voulu en venir. Mais le propos, autant sur le fond que sur la forme parait ici vieillot, dépassé. Spike Jonze parlait bien mieux dans son excellent Her d’amour et de solitude dans un monde déconnecté. Une fois passé l’effet de curiosité, on se rend vite compte que le mystère du personnage principal n’est qu’un leurre. Les scènes s’enchaînent sans lien et Gilliam ne sait jamais choisir entre la farce (des personnages secondaires ridicules), le film existentiel et la science-fiction pessimiste. Le spectateur regarde alors de loin les petits détails et les jolies idées de mise en scène. Sans se sentir engagé. On attendait peut être trop de ce Zero Theorem mais la déception n’en est que plus grande. Le film n’a effectivement pas beaucoup d’intérêt.

Gilles Hérail

Zero Theorem, un film d’anticipation de Terry Gilliam avec Christoph Waltz, David Thewlis et Mélanie Thierry, durée 1h46, sortie le 25 juin 2014

Visuels et bande-annonce officiels du film.
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Gilles Herail

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