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[Londres] 40 ans de l’oeuvre de Anselm Kiefer à la Royal Academy of Arts

[Londres] 40 ans de l’oeuvre de Anselm Kiefer à la Royal Academy of Arts

15 October 2014 | PAR Yaël Hirsch

Alors que la foire d’art contemporain de Londres, la Frieze, bat son plein, le peintre allemand Anselm Kiefer est à l’honneur de la capitale britannique avec la première grande rétrospective que lui consacre l’Angleterre. Non content de dévoiler 40 ans de création où l’Histoire et la mémoire sont toujours présentes, Kiefer a conçu certaines œuvres exprès pour cette grandiose exposition.

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Moins grandiose que le Monumenta quel le Grand Palais lui avait consacré en 2007 mais toute aussi monumentale, la rétrospective Anselm Kiefer à la Royal Academy of Art est à couper de souffle de beauté. Dès la cour de l’institution londonienne, on est saisi par une immense installation de Kiefer qui oscille entre l’aquarium et le hublot sur une autre vie. Filant la métaphore marine et jouant des transparences, cette oeuvre qui s’intitule “Velimir Khlebnikov, le destin des nations, une nouvelle théorie de la guerre” semble à la fois archéologique et très présente.

Une fois à l’intérieur, on tombe dans la cour intérieure du deuxième étage sur une deuxième grande signature Kiefer : une sculpture de livres brûlés (cette fois-ci prêts à s’envoler!) avant de se plonger dans une rétrospective quasi-chronologique et qui réunit les plus grands formats (et quelques petits formats et papiers) du grand artiste allemand, les œuvres venant du monde entier. On commence à l’aube des années 1960 par les séries ambiguës de salut hitlérien pour celui qiu a eu la grâce et la charge de naître en Allemagne juste après le régime nazi. Puis l’on passe aux séries immenses de son grenier, où la peinture imite les nervures du bois dans des architectures qui rappellent tout à la fois les grandes heures de l’expressionnisme et les plans méticuleux de Albert Speer.

On passe ensuite à la fameuse série sur les grandes figures hantées et hantantes de l’Histoire Allemande (où l’on retrouve l’un des morceaux de bravoure de la Tate Modern), avec un premier tableau placé sous l’égide du poète Paul Celan et faisant référence à son poème-phare Fugue de mort; Des fleurs de cendres aux constellations, que les compositions soient kabbalistiques ou pas, Celan est toujours un peu présent dans la recherche que fait Kiefer des années 1980 aux années 2005. Et l’on finit sur des illustrations sur papier et sur une réflexion sur cette frontière franco-allemande qu’est le Rhin. Last, but not least, Kiefer revient sur le plan Morgenthau et sur les vieux fantomes du passé allemand pour une série de peintures  colorées créées in situ “Ages of the world” et … qui sentent la peinture. Une des toutes grandes expositions européennes du moment!

A noter : sur l’autre site de la Royal Academy, ne manquez pas l’expo photo Dennis Hopper qui se poursuit.

visuel ; yael hirsch

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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