A Hendaye, la Bidassoa s’offre au slow tourisme
Architecture originale, espaces naturels rares, art de vivre, Hendaye est un secret à ne pas trop divulguer…
C’est tout au bout de la France côté Sud-Ouest. Hendaye c’est l’anse paisible où la très tumultueuse Baie de Gascogne s’adoucit, le lieu rare où s’initier au surf sans risque ! Ici aucun rouleau violent, aucune baïne qui vous attirent inexorablement vers le large. C’est la plage idéale pour apprendre un peu tout, le longe-côte plus ou moins sportif, à border une voile, à faire de l’exploration subaquatique en narguilé (!) ou à pêcher en mer activité proposée d’avril à octobre aux adultes comme aux enfants qui permet de ramener fièrement de la bonite, des dorades et parfois même du poulpe.
Une histoire tumultueuse
Mais Hendaye c’est aussi toute une histoire. Un passé tantôt glorieux tantôt tragique. Le lieu d’affrontements entre français et espagnols, de guerres qui n’en finissent pas conclues par le Traité des Pyrénées en 1659 sur l’ile des faisans située au beau milieu du fleuve Bidassoa qui est aussi une frontière naturelle. La première rencontre entre Louis XIV et l’infante Marie-Thérèse d’Autriche s’est déroulée ici, une union diplomatique pour celer la fin des hostilités. L’île des faisans est toujours là gros bosquet que vous apercevez au milieu du fleuve administré par l’Espagne six mois par an, six autres mois par la France, le dernier condominium au monde ! Une belle promenade vient d’être aménagée sur un platelage le long de la Bidassoa pour les randonneurs et les cyclistes (la Vélodyssée passe à proximité). Ce fleuve treize mille républicains espagnols le franchirent au moment de la prise de pouvoir de Franco. Bien accueillis beaucoup sont restés. Une rencontre historique eut lieu en 1940 à la gare d’ Hendaye entre Franco et Hitler celui-ci tentant d’obtenir le ralliement de l’Espagne, un échec relatif ce pays étant trop occupé par la guerre pour « coopérer ». Aujourd’hui la Marie-Louise une petite navette maritime permet de franchir les flots (départ toutes les 15 minutes du port de plaisance), elle vous débarque à Fontarrabie un ravissant vieux bourg aux rues escarpées. Vous pouvez grimper alors jusqu’au somptueux Parador qui fut le château de Charles Quint pour prendre l’apéritif et grignoter quelques tapas.
La Villa Mauresque
Architecture néo-basque et beautés naturelles
Mais revenons à cette baie de sable fin de trois kilomètres qui fait la beauté de l’endroit. Vers l’ouest, le long du Boulevard de la mer s’alignent de somptueuses villas néo-basques conçues par Edmond Durandeau sur un plan d’Henri Martinet lequel donna à chaque rue un nom de fleur (1910) et planta là palmiers, mimosas et autres eucalyptus. Hendaye est une ville d’eau Belle époque avec tous les attributs idoines, un casino, un établissement de bains néo-mauresque et des palaces comme le magnifique Eskualduna aujourd’hui transformé en appartements. Une visite passionnante organisée par l’office du tourisme (hendaye-tourisme.fr) permet de découvrir l’histoire des très belles demeures à colombages et belvédères comme la Maison rouge, la villa Jeanne d’arc, la « cage dorée « d’un sénateur facétieux ou la Villa mauresque (ouverte pendant les journées du Patrimoine).
D’inspiration mauresque aussi le Château observatoire d’Antoine d’Abbadie qui appartient à l’Académie des sciences est un autre des trésors de la ville à laquelle il faut impérativement consacrer au moins une demi-journée. Située à l’est sur la route de la corniche, cette demeure commandée en 1864 par ce savant à la fois géographe, astrophysicien et linguiste à Viollet-Le-Duc est la seule réalisation domestique de l’architecte plutôt sollicité pour des réhabilitations (château-abbadia.fr). Le domaine adjacent géré par le Conservatoire du littoral est un lieu délicieux de 66 hectares où faire de longues promenades. Colline herbeuse piquetée de moutons Manech et bordée de futaies, cet endroit plein de fraicheur à portée des embruns marins s’aborde par la Maison de la Corniche où des vidéos très pédagogiques expliquent le relief côtier complexe et fragile, la faune et la flore uniques. On ne résistera certainement pas à s’offrir au passage un flacon des productions locales cidre ou jus de pomme délicieux car très peu sucrés issus du verger conservatoire.
Etape hédoniste
Mais Hendaye n’est pas avare de plaisirs. On peut craquer à la maroquinerie Ainhoa (ainohamaroquinerie.fr) par exemple chez une artisane formée par les plus grands qui réalise portefeuilles et sacs sur mesure ou à la marbrerie Retegui (tables de marbre design). C’ est une vraie ville où s’ouvrent des librairies (La grande Illusion), des galeries de photos (l’Angle) et qui comporte des tables gourmettes comme l’Apostrophe et la brasserie de l’Hôtel de Paris ou plus gastronomiques comme l’excellente Vinotek sur la baie de Txingudi (. Cette table est un voyage en soi où les flacons de 20 à 3250 euros s’associent à des plats créatifs et savoureux (burger à l’araignée de mer, asperges des landes au lard de Colonata, desserts au charme rare, 59 euros le menu découverte). L’auberge Hiribarren (aubergehiribarren.fr) située dans le ravissant village voisin de Biriatou propose elle une cuisine terre-mer de haute volée. Déjeuner là après une randonnée (le GR 10 passe tout près) permet d’allier effort et réconfort !
Pour loger : hotelibaia.com, hôtel et résidence de tourisme 4* juste restaurés.
Pour en savoir plus : tourisme64.com
©F.berland
©hendaye tourisme