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Fin de printemps intense à Bordeaux

Fin de printemps intense à Bordeaux

05 June 2023 | PAR Sabina Rotbart

 

Dali déchaîné aux Bassins à flot, dégustation qui renouvelle les codes à la Cité du vin, La fête du vin sous l’empire des drones (du 22 au 25 juin), descendre pour un week-end dans la métropole aquitaine promet une certaine volupté.

°Dali et Gaudi virevoltants à la base sous-marine, c’est sans doute ce que l’on fait de plus réussi en matière d’immersion numérique. Car si parfois ces expositions à mi-chemin entre le spectaculaire et l’histoire de l’art soulèvent des réserves, Dali qui s’est toujours revendiqué d’une certaine démesure (auto-désigné comme le Fouuuu, adepte d’une critique paranoïaque…) est vraiment le candidat idéal pour ce type de présentation. En témoigne l’échelle monumentale, la dislocation auxquels sont soumis ses tableaux dans ce type de traitement virtuel, les fondus plutôt déchainés qu’enchaînés dans lesquels ils se déploient, s’explosent dans une fragmentation quasi schizophrénique. Le visiteur plonge dans l’univers mystico-surréaliste de l’artiste retrouve ses fantasmes récurrents et les références à l’histoire de l’art qu’il maniait avec brio. Tout ce vocabulaire se répand, s’expanse ou fusionne sur les murs, le sol, les passerelles des bassins à flot surdimensionnés et se reflètent sur l’eau noire de ce lieu qui fut une cachette pour sous-marins allemands.

Les leitmotivs sont là, familiers mais animés, démultipliés comme dans un rêve et c’est justement ce que Dali souhaitait, Gala et son cygne, la Tentation de Saint Antoine, les célèbre Montres molles (Persistance de la mémoire) aussi ces vanités inspirées d’un très prosaïque camembert coulant ! L’exposition immersive rappelle aussi son amour bien connu de la pub qu’il maitrisa autant que Warhol, ses années dans le cinéma près de Buñuel et de Hitchcock mais aussi son époque américaine où il se fit scénariste et décorateur de théâtre prélude à l’utilisation du corps humain comme une scène à investir (Mae West comme un appartement, le canapé lippu, le torse où s’ouvre une caverne…). Cœurs sulpiciens flottant dans les airs, crânes et ossements sont liés à la religiosité catalane et font le lien avec l’autre exposition présentée sur Gaudi celle-là. Les deux catalans ont d’autant plus à voir que Dali défendit haut et fort l’inventeur d’espaces rêvés. Les Pink Floyd baignent Dali de volutes sonores psychédéliques très à propos. Et Granados entoure Gaudi de ses volutes sonores.  Amusant donc et une bonne occasion de découvrir ce lieu hors norme. Dali, l’énigme sans fin aux Bassins de lumière www.Bassins-des-lumieres.com, 15 euros, 40 euros tarif famille.

 

 

° A la Cité du vin pour Via sensoria, une dégustation décomplexée. Immersif aussi le nouveau parcours sensoriel de la Cité du vin de Bordeaux est vraiment hors normes. Ceux qui expliquent le vin au grand public critiquent souvent la rétention d’information du monde du vin qui ne démocratise pas savoirs et art de la dégustation. La Cité du vin qui a analysé les attentes du public promet au contraire un langage accessible à tous et moins de cérémonial pompeux. Loin de jeter pourtant dans les flots café au lait de la Garonne l’apprentissage de la dégustation (olfaction…) et le charmant point d’orgue qui consiste à découvrir au dernier étage des vins étrangers rares abondamment commentés par les sommelières.

Jusqu’au 5 novembre s’y ajoute l’expérience de Via sensoria, une dégustation contextualisée où il s’agit d’accorder un vin ou une boisson sans alcool à chacune des quatre saisons. Quatre alcôves pour chacune des quatre saisons proposent des ressentis différents à l’aide de vidéos montrant l’évolution des paysages, de la flore et de la faune au cours de l’année. Cela forme un kaléidoscope chatoyant et fascinant pris dans une ambiance musicale très travaillée car un acousticien a enregistré les bruits idoines pour sonoriser l’expérience visuelle. Allant même jusqu’à passer 72 heures à enregistrer des haricots verts en train de germer pour rendre compte de leur éclosion (!) ou la sève en train de couler. C’est l’éveil du printemps revisité ! A chaque étape de ce parcours un vin ou un sirop est dégusté et commenté par l’animateur-sommelier, un sauvignon local vif et floral et un sirop de sureau accompagnent le printemps pendant que l’été torride s’accommode d’un vin grec l’  Assyrtiko aux notes de thym et de romarin. L’automne se réchauffe aux saveurs boisées d’un Rioja chaleureux aux notes de de fruits mur et d’humus. Pendant que l’hiver glacé devient le bon moment pour déguster un crémant d’Alsace qui évoque les fruits à chair blanche et la brioche…

 Une expérience d’une grande clarté qui permet la mémorisation immédiate de quelques repères gustatifs ce qui est très réconfortant. Car le néophyte est souvent dépité de ne jamais dénicher les arômes qui paraissent tellement évidents aux spécialistes… (encore qu’ils ne repèrent presque jamais les mêmes !!!). L‘expérience réjouissante dure une heure (22 euros, à réserver en ligne ou à l’accueil, de 10 à 19h). www.laciteduvin.com

 

° Bordeaux fête le vin à voir une fois dans sa vie. Du 22 au 25 juin avec des avant-premières du 15 au 18 juin dans la métropole. 1200 vignerons, des producteurs locaux triés sur le volet, des concerts-dégustation, des balades et deux spectacles nocturnes de 400 drones sur la Garonne organisés par Dronisos (www.bordeaux-fete-le-vin.com).

Où loger? Près de la Gare et du  charmant quartier de Sainte Croix à l’hôtel la Zoologie, un 4* logé dans l’ancienne université récemment restructurée. http://www.lazoologie.com, 212 euros. Ou en plein centre, un hôtel 4* tout neuf, très calme, ouvert aux artistes et aux débats d’idées. Avec  des chambres entourées de  terrasses secrètes bien arborées, le Marty. http://www.marty-hotel.com , à partir de 135 euros. 

 

 

Pour en savoir plus : http://www.bordeaux-tourisme.com

 

©Dali espiller

©Dali vpinton

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Sabina Rotbart
journaliste en tourisme culturel, gastronomie et oenotourisme. [email protected]

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