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Le HIPSTER.  I FUCKING LOVE JUICE : Chronique par LE BARBU

Le HIPSTER. I FUCKING LOVE JUICE : Chronique par LE BARBU

12 October 2012 | PAR La Rédaction

Le Hipster… Vaut-il la peine qu’on parle autant de lui… ?

Taper sur les Hipsters est devenu aussi à la mode et caricatural que le Hipster lui-même…
« Ne perdez pas votre temps à haïr le hipster » avait écrit David de Araujo dans un article pour « Rue89 ». Il qualifiait le Hipster de « subversif de pacotille… »

Au mois d’août 2010, faisant remarquer que le New York Times avait employé plus de 250 fois le terme au cours de l’année précédente, Philip Corbett, le grammairien du journal, a rédigé une lettre ouverte à la rédaction, demandant que l’on abandonne ce mot, car, à son avis, la signification en était par trop floue.

Dernier article en date sur le phénomène, celui de Philippe Azoury « Hipsters, la barbe ? »… Dans cet article on apprend qu’à San-Francisco le patron d’un bar a interdit l’entrée aux Hipsters pour discussions chiantes… Pour tout vous dire nous ne  sommes pas allés au bout de l’article, certains passages nous ont été lus pendant que nous nous rasions la tête…

Reste qu’il est nécessaire de revenir sur un bref historique, fournir quelques explications, voire quelques réflexions sur ce problème de santé publique, pour enfin se faire un peu de bien et  taper sur le Hipster une fois de plus…

Revenons sur la définition :

Hipster est un terme des années 40 qui désignait à l’origine les amateurs de jazz et en particulier du bebop qui devint populaire dans ces années-là.
Le hipster adoptait le mode de vie du musicien de jazz, notamment la manière de se vêtir, l’argot, l’usage de drogues, l’attitude détendue (« cool »), l’humour sarcastique, la pauvreté de rigueur et des codes de conduite sexuelle libre.
Les premiers hipsters étaient généralement de jeunes blancs qui adoptaient le style des noirs urbains de l’époque.

La plupart de ceux qui vinrent ensuite ne connaissaient pas forcément l’origine culturelle de ce mode de vie.

Le terme hipster a ensuite été réactualisé dans les années 90 et 2000 pour décrire une classe de jeunes appartenant à un « nouveau socio-type fourre tout »
Quand vous cherchez la définition de Hipster dans Wikipedia, le site propose aussi de chercher les mots suivants dans la catégorie « voir aussi » : bobos, gentrification, consommation ostentatoire, et le terme snob…
Donc, le Hipster est un jeune adulte bourgeois, ou issu d’une « petite noblesse », vivant en milieu urbain, dont le mode de vie et de consommation a pour objectif de montrer son statut social.

Ils rejettent les attitudes « ignorantes ou incultes » du consommateur considéré comme lambda. Cela peut-être au risque de s’enfermer dans la contestation de ce qui est connu, et ils sont ainsi souvent caricaturés comme étant des « haters ».

Cherchant à se distinguer du commun des mortels, et désireux d’appartenir à une soit distant élite il est par essence snob. Il estime être supérieur et traite avec mépris ceux qu’il considère comme ses inférieurs.

C’est pour cela qu’il cherche en permanence à appartenir à une « avant-garde non-mainstream » :
rock indépendant, musique alternative et électronique, les films d’auteurs, sites Internet, mode…
Il se nourrit de toutes tendances culturelles émergentes, tout en étalant les bases de connaissances littéraires et artistiques acquises lors de son éducation… (quand sa barbe n’avait pas encore poussé)

Ses valeurs sont : « la pensée indépendante, la contre-culture, la politique progressiste, la créativité, l’intelligence, un humour acide et décalé. ».
Cela se traduit aussi dans les choix vestimentaires allant du vintage au chic négligé (le « chic négligé » c’est un peu comme le « hippie chic »… look de clodo, mais qui tape de la poudre). Le Hipster est adepte de sneakers, porte la chemise à carreaux ainsi que des lunettes Rayban wayfarer (souvent à verres neutres juste pour avoir l’air d’un intello qui a du style). Il arbore parfois une casquette avec le logo des Giants de New York pour entretenir sa « street-crédibility », et surtout se rendre, en skate, sans se tuer, à son brunch dominical afin de se délecter d’un jus de fruit bio et raconter à ses amis quelle folle nuit il a passé…
Il est directeur artistique dans une boite de graphisme et se rend à son boulot en fixie sur lequel est collé un sticker « Fuck Taxi » (comme s’il n’avait jamais eu besoin d’un taxi pour rentrer chez lui complètement défoncé après une after…)
Le hipster croit qu’ouvrir un resto avec du mobilier formica qui vend des burgers de tofu c’est cool. Mais il ne sait pas que la restauration est un métier. De toute façon il ne sait pas et n’a jamais su ce qu’était que travailler.
Il est souvent collé au cul de sa pomme, et joue à « minority report » à longueur de journée…
Il a cru un moment qu’instagram avait été développé que pour lui et ses copains iphone. Mais ce fut une cruelle désillusion quand l’appli est apparue sur android.
Le hipster pense être un grand photographe mais il n’a aucun talent… L’art c’est éjaculer sur un placenta de hyènes au palais de Tokyo, le théâtre c’est hurler sur scène à poil en faisant des gestes faussement obscènes, et le développement durable c’est planter 3 arbres dans un « jardin partagé » où fleurissent les caissons de bouteilles de bière plutôt que les pâquerettes.
Stop.
A vouloir être différent le Hipster n’est rien car il se nourrit des autres, comme un remora collé sous le ventre d’une baleine. Il n’est pas à contre-courant, il est à la mode. Ce qui va à l’encontre de son essence même. Il fait partie de cette masse sur laquelle il crache qui considère la culture comme un produit de consommation…
Au delà d’une crise économique sur-médiatisée, et qui de toute façon est là depuis 1973, au delà de tout ça, le Hipster est l’expression même d’une véritable crise culturelle à laquelle nous devons faire face.
Pour l’instant le XXI ème siècle ne fait que l’apologie de la médiocrité, de l’apparence et du vide de sens au détriment d’un véritable travail de fond et de création.
Tu n’es pas profond, tu n’es pas un intellectuel, tu n’es pas un poète, tu n’es pas un artiste et tu n’a aucun esprit critique. La seule chose que tu as c’est une connexion internet…

Chronique par LE BARBU.

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