
Orsay réfute tous les liens entre son Origine du monde et le portrait retrouvé
On vous l’annonçait hier, un amateur d’art affirme être en possession d’un portrait de la femme ayant posé pour le célébrissime tableau, l’Origine du monde.
Le musée d’Orsay, détenteur de la toile la plus audacieuse de l’histoire de l’art occidentale, avait déjà laissé entendre qu’il ne souscrivait pas à cette nouvelle hypothèse. Or, devant le retentissement de l’affaire, la direction du musée est sortie de sa réserve afin de réfuter la rumeur. Le Figaro s’est empressé de retranscrire le communiqué institutionnel. Celui-ci remet en doute non pas les résultats des analyses scientifiques, mais leur interprétation, affirmant que les pigments fabriqués de manière industrielle de même que la qualité de la toile sont communs à de nombreuses oeuvres de la même époque et ne constituent donc pas une preuve probante.
Orsay s’appuie également sur une analyse stylistique contredisant l’idée que les deux tableaux seraient issus d’une même grande esquisse, l’Origine du monde étant une œuvre totalement achevée. Enfin, les sources ne sont pas en reste puisque des citations d’époque affirment que le tableau du diplomate Khalil-Bey n’avait pas de tête. Or, au moment de la rédaction de ces textes, la division du grand tableau, s’il a réellement existé, était déjà effective depuis quelques temps…
La potentielle partie haute du chef-d’œuvre de Courbet conserve donc tous ses mystères. Nul doute que de nouveaux rebondissements, à l’image de la tête d’Henri IV, viendront éclairer notre lanterne au sujet de ces deux toiles, potentiel vestige d’une toile de grande dimension.
Visuels : musée d’Orsay© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski