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London 2012 : la politique de la chaise vide…

London 2012 : la politique de la chaise vide…

30 July 2012 | PAR Audrey Chaix

À Londres, au deuxième jour des épreuves des Jeux Olympiques, une polémique voit déjà le jour : alors que de nombreux Britanniques n’ont pu obtenir des tickets à des événements réputés archi-pleins, les retransmissions télévisées ont montré quantité de… sièges vides.

Pour un événement qui se proclame par et pour la ville de Londres, c’est un peu limite : alors que les locaux se sont précipités, il y a de cela plusieurs mois, pour pouvoir obtenir quelques billets à des épreuves pas toujours de leur choix, et à des prix parfois exorbitants, ces rangs de sièges vides laissent un goût amer. La faute à qui ? Les avis divergent, mais l’explication la plus commune (et la plus crédible) reste celle-ci : ce serait soit les sponsors des Jeux Olympiques, soit les membres du CIO, ou encore la presse et les personnalités officielles, qui ne se seraient pas présentés pour occuper le quota de places mis de côté pour eux.

Et cela fait tache : non seulement cela rend les déçus, ceux qui n’ont pas pu obtenir le Saint-Graal, fous de rage, mais cela fait mauvaise impression aussi. Quelle image pour des athlètes confrontés à des blocs entiers de sièges vides ! Le Locog (London Organising Committee of the Olympic and Paralympic Games), pris au dépourvu et particulièrement gêné, a été jusqu’à envoyer, pour occuper ces sièges vacants, les augustes postérieurs de… soldats de l’armée britannique, rappelés de permission après le scandale lié à l’échec de la société de sécurité G4S.

Jeremy Hunt, Ministre de la Culture et des Sports, et Sebastian Coe, Président du Comité d’Organisation des Jeux, prennent les choses très sérieusement, mais tout le monde espère que la solution trouvée sera celle suggérée par la British Olympic Association : si tous les sièges ne sont pas occupés 30 minutes avant le début des épreuves, pourquoi ne pas vendre ces places vides à des spectateurs locaux ? Non, dit Coe : ces sièges sont réservés, il faut donc trouver du monde déjà accrédité pour les remplir. Après les soldats, ce sont aux enfants des écoles, qui possèdent déjà des places réservées pour d’autres épreuves, que l’on fait appel…

Ce couac dans l’organisation des Jeux Olympiques pose donc deux questions : doit-on réserver moins de places aux officiels et autres invités, qui, parce qu’ils ne paient pas leurs billets, sont beaucoup moins fiables quant à leur venue effective ? Et les Jeux Olympiques sont-ils bien, comme les organisateurs veulent bien le laisser croire, un moment d’exception auquel la population locale doit pouvoir participer en masse ?

Pour contrer les critiques, les organisateurs ont mis en place un système qui permet au public sur place d’acheter des billets invendus (il en reste, en tout, entre 100.000 et 200.000) pour un prix modique, allant de 1 à 5£, permettant d’assister à certaines épreuves (basket, hockey, handball et water polo). Reste à voir si cela contentera des Londoniens déjà exaspérés par les difficultés de circulation engendrées par les Jeux…

La preuve en image…

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Audrey Chaix
Professionnelle de la communication, Audrey a fait des études d'anglais et de communication à la Sorbonne et au CELSA avant de partir vivre à Lille. Passionnée par le spectacle vivant, en particulier le théâtre, mais aussi la danse ou l'opéra, elle écume les salles de spectacle de part et d'autre de la frontière franco-belgo-britannique. @audreyvchaix photo : maxime dufour photographies.

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