
Jeanne Cherhal prie pour ses soeurs cagoulées de rose
«Ô mes soeurs cagoulées de rose/Moscovite si tu l’oses/Cette prière-là est pour vous/vos colères et vos dégoûts/Pour vos poèmes au vitriol/Vos cris de chatte et vos danses folles/Entre nous, bravo et merci, tant qu’il y aura des pussy”
C’est ainsi que la prière de Jeanne Cherhal pour le groupe punk emprisonné par le regime Poutine pour avoir osé chanté une chanson déplaisante au dictateur.
Il y maintenant cinq mois, trois des chanteuses du groupe punk Pussy Riot ont été jétées en prison pour « hooliganisme ». Leur prière anti Poutine chantée dans la Cathédrale du Christ Saint Sauveur à Moscou aurait pu les voir retenues derrière les barreaux pour sept ans.. La « clémence » du juge réside dans une humanité soudaine vis à vis des jeunes femmes aux casiers vierges et pour deux d’entre elles, mères de jeunes enfants. Elles écopent de deux ans de camp.
L’affaire provoque la vaine fureur internationale. Tel un pavé dans la mare, mais qui a au moins le mérite d’exister, Jeanne Cherhal use l’arme qu’elle possède, son texte et sa voix. Cela ne sert à rien ? La Russie ne cédera pas à ce genre d’actions là. Mais, comme le raconte Peter Brook en rapportant les dires d’une spectatrice de sa pièce US au sujet de la guerre du Viêtnam : il est possible d’agir. Dans le cas du metteur en scène, il avait joué d’illusion en faisant croire que le papillon de papier que son comédien s’apprêtait à brûler était réel. Cela a sucité assez d’effroi pour que dans le public certains sortent de leur passivité.
Articles liés
2 thoughts on “Jeanne Cherhal prie pour ses soeurs cagoulées de rose”
Commentaire(s)
Publier un commentaire
Votre adresse email ne sera pas publiée.
Publier un commentaire
Votre adresse email ne sera pas publiée.
Fredd2
Un premier poème hommage aux Pussy Riot, et merci à Jeanne pour sa prière:
Bleu pollen acéré.
D’après « Paysans au travail » (1910/11)
De Natalia Gontcharova.
Aux « Pussy Riot ».
Ainsi que trois notes bleues
Qui font retentir leur corps
Et leur âme en des accords
Crus et nus brisant les queues
Iconiques et les lieues
De Potemkine aux décors
Asservis, quand les Igors
Ivres prient, fortes fleurs feues
Qui brûlent la taïga
De fer, porteuses sans trêve
Du blé, du lait et du rêve,
Elles font éclore Olga
Déprise de la routine
Et des yeux de Raspoutine.
Arthur AuréliAn.
Fredd2
Un second poème hommage aux Pussy Riot russes et de tout le monde, dont Jeanne: un mec qui voit que les femmes ont un sacré courage!
Eclats.
(Emeutes aux miroirs)
Aux « Pussy Riot ».
Brisant mirs et miroirs,
Où se mirent des âmes
Mortes dans les tiroirs,
Des voix, face aux creux brames
Qui couronnent des soirs
De statue, ont des trames
Ouvert les pourrissoirs,
Où cent mille épigrammes
Mouraient servilement :
Elles soufflent la vie
Vigoureuse et ravie
Dans le déferlement
Des éclats où tout vibre
De la liberté libre !
Arthur AuréliAn.