Théâtre
Le malade imaginaire à La Comédia

Le malade imaginaire à La Comédia

17 May 2012 | PAR Sandrine et Igor Weislinger

Argan est un homme d’un certain âge qui se croit très malade, il se plaît à paraître mal en point pour se faire chouchouter par ses proches et faire régner son bon vouloir sous le prétexte qu’il ne faut pas contrarier un malade. Il est  le dupe de son épouse qui n’en veut qu’à son argent et de ses médecins et apothicaires. Il engage de ce fait sa fille à épouser un médecin alors qu’elle en aime un autre, Cléante. Heureusement, la rusée servante, Béline, est là pour remettre les choses en place et sauver la situation.

Ecrite en 1673, Le malade imaginaire est l’ultime pièce de Molière. Il y exprime sa harangue des médecins, hostilité justifiée par le fait qu’il perdit ses frères et sœurs, sa mère et même deux de ses propres enfants très rapidement. L’auteur avait pu constater l’inefficacité de la médecine de son époque et le charlatanisme qu’elle constituait aussi  s’en moque t’il délibérément. Comme par ironie, la médecine se moque de lui à son tour et le plus grand auteur dramatique français à ce jour meurt après la quatrième représentation du Malade Imaginaire. Cette pièce est l’une de ses plus fantastiques et termine en apothéose sa carrière.

La mise en scène de Daniel Leduc pimente encore le spectacle, elle appuie les traits d’humour et joue sur le langage sans en faire trop non plus. Le décor est à la fois simple et somptuaire, en rapport avec la médecine. Les costumes des acteurs sont très réussis et tout à fait dans la lignée de Molière, en particulier les tenues des médecins. Daniel Leduc est extraordinaire en Argan, il est le pilier du spectacle, il nous tient en haleine à toutes occasions, tient et retient en permanence notre attention, jouant son rôle avec un tel naturel qu’il paraît n’avoir fait que cela toute sa vie. Valérie Français est une Toinette hilarante, pleine d’assurance, du bagout que Molière se plaît souvent à donner aux servantes dans ces pièces, ces dernières redressant les torts de leurs maîtres et les sauvant de leurs bêtises.

Malgré la critique de la classe bourgeoise, il est frappant de voir la complicité des différentes classes dans ses pièces, les personnages ne réussissent qu’ensemble, en unissant leurs qualités pour se rire des imbéciles et des escrocs, qui sont ici clairement les médecins. Philippe Roux et Benjamin Bur sont très drôles dans ces rôles de médecins avec leurs costumes qui rappellent les films de Tim Burton, tout particulièrement Edward aux mains d’argent. Effets de lumière et de musique contribuent également au succès du spectacle, un morceau d’anthologie à ne pas manquer, régal des yeux et des oreilles continu, nous ne voyons pas le temps passer.

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Sandrine et Igor Weislinger

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