Le festival les Très Jeunes Créateurs Contemporains au T2G
Pour cette 8ème édition, les Très Jeunes Créateurs Contemporains, plus connus sous l’acronyme tjcc, investissent le grand plateau du théâtre de Gennevilliers pour un “marathon” artistique, le festival (tjcc) : pendant trois jours, du 4 au 6 juin, se succèdent plus de trente performances. Cette année la programmation est réalisée sous la houlette de Joris Lacoste et décline exclusivement des formes solos de prise de parole face au public. C’est dans ce cadre que se produisent danseurs, performers, acteurs et autres professeurs de yoga.
Lors de la première soirée, les performances se sont caractérisées par leur minimalisme, une certaine austerité. Le programme forme dans son ensemble un empilement de discours au rythme pas toujours très enlevé, près de la moitié des propositions faisant plus de trente minutes. Du discours littéraire de Tim Kreider, lu par Gregoire Monsaigon a la conférence universitaire de Serge Aron en passant par les anecdotes d’Helena Villovitch, une multiplicité de disciplines et de pratiques discursives font irruption sur le plateau, de manière assez brute, voire abrupte. Cela forme un cocktail assez déstabilisant qui mène à penser la multiplicité des discours qui concourent à construire notre manière d’appréhender le réel, l’impact de mots et du langage, de leur usage, sur notre vision du monde.
Lors d’un marathon artistique, on multiplie ses chances de trouver sa perle rare, la proposition qui nous restera en mémoire, nous fera quitter la salle ravis d’en avoir été. Tirons notre chapeau à Héléna Villovitch dont les courtes interventions pour Anecdotes de tournage étaient hier particulièrement rafraîchissantes. On retiendra aussi et surtout Sarah Vanhee et sa performance Turning Turning, a choreography of thoughts qui en 20 minutes expérimente le lien direct et sans filtre entre pensée et parole.
Tjcc continue ce soir et demain, le programme complet est disponible sur le site du T2G.
Visuel : Joris Lacoste
