
Cour d’honneur de Jérôme Bel à volonté
Certes, la captation ne vaut pas spectacle. Mais alors, que faire ? Se punir en ne voyant rien ? Ce sera moins bien, ce sera dans votre salon et non pas le 18 juillet dans la Cour d’honneur du Palais des Papes, mais au moins ce sera…
Et oui, c’est bien du spectacle événement de Jérôme Bel dont nous parlons. Le chorégraphe travaille la mémoire, on se souvient de son Cedric Andrieux, un formidable portrait de danseur où l’interprète des pièces de Cunnigham reproduisait les pas qu’il faisait il y a des années. Le principe de Cour d’Honneur est le même : réactiver les souvenirs et les faire résonner avec ceux du public.
La cour d’honneur n’est pas n’importe quel lieu, elle est mythique, porteuse de réminiscences et de flashs. Les spectateurs de la cour aussi sont différents, passionnés, n’hésitant pas à partir bruyamment ou à applaudir debout.
Sur scène, 14 sièges nous font face, les 14 témoins entrent, habillés en tenue de ville, sac à la main, comme s’ils se rendaient au théâtre. L’un après l’autre, ils viennent devant nous, et comme dans une réunion de drogués anonymes, ils déclinent leur identité. Virginie la prof, Yves le médecin, Anna l’écolière, Marie l’infirmière ou encore Monique, retraitée de l’éducation nationale.
Ils racontent leur première fois, ce qui a fait qu’ils se sont sentis autorisés à entrer dans le lieu. Certains y sont venus naturellement, à l’occasion d’un voyage scolaire, d’autres par hasard, certains y entrent pour la première fois par ce spectacle.
Chacun s’avance face aux 2000 spectateurs à sa façon. Certains avec et d’autres sans notes. Les souvenirs prennent corps dans une idée incroyable de replay théâtral.
Le site Culture Box propose jusqu’au 19 janvier 2014 de revoir, en streaming, le spectacle, c’est gratuit, c’est tout de même chouette, ne vous privez pas !
Et pour retrouver tous les articles concernant le festival d’Avignon, c’est là.