“Un chevalier sans quête”, le conte kafkaïen du Collectif Antilope
Le Collectif Antilope s’amuse à rejouer à rebours l’exercice du conte initiatique. Un tout public qui remonte le temps et la fiction à voir en ligne ici.
Tout commence dans un beau clair obscur orange. Visiblement c’est l’automne et nous sommes dans un conte. Tout est là : chevalier, épée, aventure, forêt et même un méchant dragon. Visiblement seulement… Pour le moment, il y a même un conteur, seul, en sweat et pantalon noirs. Et puis, le couac arrive. Il n’y pas de taf pour le chevalier, pas de princesse à sauver, pas de roi à protéger…
“Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond…”Un chevalier sans quête nous plonge dans l’histoire d’un personnage en quête de son auteur. Alexandre Beaulieu provoque une plongée dans le récit, dans une succession de métaphores et de symboles. L’auteur (le vrai) est sur scène et campe… le narrateur. La pièce est donc constituée de mises en abîmes à tous les endroits.
Jean Burucoa joue ce chevalier désemparé. Thibault Marchal aux machines et Doriane Ayxandri à la harpe et au violoncelle accompagnent cette quête un peu spéciale. C’est Kafka chez Pirandello. La quête de ce personnage se fait dans un travail de lumière et de son soignés. La vie d’un personnage peut être longue si on ne lui écrit pas de finLa pièce pose la question simple et si ardue de la fonction d’une histoire. Qui est le maître de qui ? Un auteur sans histoire ou une histoire sans auteur ? Le parcours initiatique nous entraîne d’un bar à un bateau jusque dans les abîmes, dans une scénographie efficace, constituée de cubes et de panneaux peints en live, mobiles.Finalement, le Collectif Antilope pointe du doigt l’autonomie du personnage et son libre-arbitre. Il s’agit d’un tout public très bien mené, enlevé et intelligent à montrer aux enfants à partir de 7/8 ans.Visuel : © Collectif Antilope / Enzo Vidal