Simone Mousset et son Monty Python chorégraphique aux Hivernales
Aux Hivernales, le CDCN d’Avignon, il y a un festival, On (y) danse aussi l’été, ni In, ni OFF, juste lui, et à la programmation précise. En dernier spectacle de la journée, place à The Passion of Andrea 2, monument de drôlerie très référencé.
Cunningham au second degré
Quand ça commence, ils posent leurs mouvements, un bras qui dirige et pointe, un plié… Ils sont en shorts, tee-shirts à manches longues et portent tous les trois des perruques bon marché. Au-dessus de leurs têtes, des énormes sacs de toutes les couleurs et de toutes les formes les menacent.
Au premier regard on pense à une parodie de Rain Forest de Merce Cunningham où le plateau était tout plein des ballons argentés d’Andy Warhol. Les gestes également semblent être au second degré pris dans l’écriture des années 1968.
Les multiples d’Un
Luke Divall, Lewys Holt, A de la Fe sont donc le multiple d’un seul individu, ou symbole d’individu : Andréa ! ( d’où le nom de la pièce, vous suivez ?)
Dans un humour qui puise dans les Monty Phyton et Benny Hill, ils nous entraînent dans un monde absurde où il faut protéger Andréa. Oui mais lequel ? Et de quoi ?
Cette blague géniale est l’occasion pour eux de jouer avec la danse et avec des codes. Les gestes sont nommés, un tour en l’air est un “tournevis” auquel il est formellement interdit de retomber à plat ! Ils s’éclatent à se placer, à faire des solos, des pièces de groupe (coup de cœur pour ce petit mouvement lui aussi très iconique de la danse puisqu’il est dans Fase, où les bras sont collés au buste et les avant-bras sont placés en angle droit sur une ligne).
C’est une petite bombe, une pépite de talent et de (fausse) légèreté. Il faut être sacrément à l’aise avec les grammaires de la danse pour oser les décaler comme ça. Well done !
Jusqu’au 20 juillet aux Hivernales, relâche le 15. À 22 heures, durée 1h.
Visuel : © Sven Becker