Musique
“Psychopharmaka”, le duo Burger/Cadiot qui nous promène en Allemagne

“Psychopharmaka”, le duo Burger/Cadiot qui nous promène en Allemagne

22 January 2013 | PAR Amelie Blaustein Niddam

A l’heure de l’anniversaire des 50 ans du traité de L’Elysée qui scella le 22 janvier 1963 l’objectif d’une “coopération accrue entre l’Allemagne et la France dans les domaines des relations internationales, de la défense et de l’éducation”, la bande de Reims, l’auteur Olivier Cadiot et le musicien Rodolphe Burger proposent dès aujourd’hui un ovni psychotrope, “Psychopharmaka” qui se trouve être un voyage très subjectif au coeur de l’Allemagne.  Wunderbar !

Olivier Cadiot, qui fut l’artiste associé du Festival d’Avignon 2010 a donc mixé des voix et des chansons dans un hommage à Brahms,Celan, Hasenburg,Nietzsche & Gast, Raoul Haussmann,Kurt Schwitters, Joseph Beuys, Grauzone, Heiner Muller, Klein Leberau, Lili Burger,? Goethe, Robert Henke Dr.KurtRohner, DreiKönigen, Basel, Gilles Deleuze, Berlin-Avignon, Christoph Marthaler, Heike Kospach,Wenders, Pôle  Bruckner, Celibidache, Trio Schubert, Gerda &Jörg, Schönethal Kaspar Hauser et  Winterreise. Burger a posé ses riffs planant, transcendant “2. Dadasophe”, un patchowrk à partir d’un poème datant de 1918.

On parcours ainsi l’Allemagne, et particulièrement son apport à la musique classique et électronique. La musique mécanique de Kraftwerk, pionnier du genre. Ici, “Eisbär”, en français l’Ours Blanc, est un hommage évident au groupe de cold wave suisse Grauzone. Mais tous ne sont pas aussi limpides. Après tout, pourquoi vouloir comprendre ?  Laissons nous porter par le planant An Lili, qui vient glisser un peu de français pas franchement éclairant mais embarquant, “c’est incroyable ce Goethe !” La BO 100% Deutsch-Français  vient puiser dans le pur son 80, normal pour Rodolphe Burger qui fut le big boss de Kat Onoma, mais aussi la techno bien berlinoise, comme Psychopharmaka qui nous parle de drogue, Psychopharmaka signifiant Psychotropes.

Des textes, des extraits de documentaires, des chansons, des mots d’amour bilingues (Heike)le tout crée une encyclopédie sonore de L’Allemagne qui s’écoute de bout en bout en se laissant justement attraper par le bout du nez. Il y a aussi les tubes qui ont traversé la frontière comme Da Da Da, ici repris avec une guitare forcement plus soutenue et plus élégante. La ballade se termine par un voeu de bonne nuit, une recréation à partir de Gute Nacht de Schubert, ici, rock tranquille aux sons urbains hyper chics.

Comme à leur habitude, le duo s’essaie à nouveau projet. On se souvient du concert dessiné le 24 juillet 2010 dans la Cour d’Honneur.  L’art plastique n’est jamais loin ici, en témoigne “Dada-Bewegung”, sur un jeu de mot Dada/ Cheval, qui aurait totalement sa place dans le mouvement éponyme. L’ensemble est extrêmement talentueux. La force est d’avoir puisé à la fois dans le rock et dans l’electro pour offrir une ballade contemporaine hyper douce.

Présenté en avant première au Festival d’Avignon pour une salle date, le groupe au complet, Olivier Cadiot,Rodolphe Burger, Julien Perraudeau, Arnaud Dieterlen et Jeanne Added, sera à la Gaîté Lyrique le 14 février.

Visuel © Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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