
Le ciné-concert rock et poétique de Rodolphe Burger et Pierre Alferi à la Maison de la poésie
Ce 20 mars, Rodolphe Burger et Pierre Alferi se retrouvaient à la Maison de la poésie pour une lecture-concert-projection au joli nom de Cinépoèmes live. Enivrant et envoûtant.
“Tu étais comme ces années qui ont fait de nous des choses étranges”
Ils se connaissent bien. Et pour cause, Pierre Alferi fut le principal parolier de Kat Onoma, le groupe de Rodolphe Burger. Depuis, ils n’ont jamais cessé de travailler ensemble. L’un faisant de la musique pour ses textes et inversement. Le Cinépoème fonctionne comme un ciné-concert de court-métrages. Sont projetés des extraits de films qui sont reliés à un poème, mis en musique en live. Parfois, comme pour le très drôle “Tante Elisabeth”, l’objet est complètement monté et projeté. De temps en temps aussi, comme pour “Elvin Jones”, le texte devient un mouvement qui, pris dans la musique de Burger devenue électronique, peut devenir un morceau en lui-même.
“Je fais toujours profil vague””
À la façon du cinéma muet, la musique et les mots viennent raconter une autre histoire aux images. Les “morceaux” se succèdent comme sur une playlist, dans une inversion permanente des rôles. Les mots vont d’une bouche à l’autre, en soutien ou en réponse. La sensation d’écoute entre eux deux est parfaite, intime et totale. Mais quand Burger assène de sa voix unique, qui est si douce et si puissante en même temps, le “que sera votre vie quand une heure durera 7 à 8 minutes”, il suspend vraiment le moment. Il prend sa guitare, la survole, la gratte sans même y penser et nous capture, sans défense. Les mots de Pierre font le reste.
Cela fait 23 ans que les Cinépoèmes existent. Ils témoignent d’une forme d’écriture sans limites où le texte, le montage d’image et la musique sont autant de vocables manipulables, pouvant s’imbriquer comme des puzzles. La bonne nouvelle, c’est que ce spectacle se redonne le 27 avril à la Maison de la poésie. Allez-y !
À lire & à écouter –
Pierre Alferi, Cinépoèmes & films parlants, musiques de Rodolphe Burger, éd. Les laboratoires d’Aubervilliers, 2003
À la Maison de la poésie, le 27 avril à 20h.
Visuel : ©ABN