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Nick Cave aux Nuits de Fourvière, un concert inoubliable !

Nick Cave aux Nuits de Fourvière, un concert inoubliable !

07 June 2022 | PAR Lucine Bastard-Rosset

Afin de poursuivre en beauté sa programmation internationale, le Festival des Nuits de Fourvière a accueilli ce lundi 6 juin le célèbre groupe mythique Nick Cave & the Bad Seeds. Il sera possible pour les plus chanceux de découvrir ce soir cet homme lors d’un second concert enragé !

 

Il en faudrait beaucoup pour abattre un public venu voir Nick Cave car même la pluie battante survenue quelques minutes avant le début du concert n’a pas su décourager la foule. Au contraire, c’est avec de nombreux applaudissements que sa venue fut anticipée, des acclamations qui n’ont fait qu’accroître au fil des chansons. 

Un chanteur mythique à la hauteur de sa réputation

Cela fait maintenant 40 ans que le groupe Nick Cave & the Bad Seeds parcourt le monde afin de transmettre sa musique, son énergie et sa rage de vivre. Les thèmes intemporels de ses chansons – l’amour, la mort, la violence – résonnent avec autant de panache qu’aux premières lueurs, tout en traversant les générations : la jeunesse des années 2000 y côtoie celle du siècle précédent dans un haut le cœur fort communicatif.

C’est sur une entrée fracassante que Nick Cave dépose sa voix de baryton sur les premières paroles de «Get ready for love». A peine quelques secondes plus tard, il est déjà en avant-scène, sur une petite bordure de 40 cm de large à 1 mètre de la scène, un espace au plus près du public qu’il exploitera tout au long des 2h15 de concert. Du haut de ses 64 ans, une énergie intarissable et communicative se libère de chacun de ses gestes, de sa voix envoûtante et ténébreuse. Il ne s’arrête jamais, traverse l’espace scénique de toute part, enrage la foule qui n’a d’yeux que pour lui. 

Un artiste à l’écoute de son public

Nick Cave a toutes les caractéristiques de ce qu’on appelle communément une “bête de scène”, c’est-à-dire un artiste ayant “la capacité d’envoûter son public, parfois même jusqu’à l’hystérie”. Rien ne l’arrête : il crie, se jette à genoux, lance son micro, fait tomber son pupitre, joue avec les spectateurs, se retourne vers ses musiciens, n’hésite pas à prendre des poses endiablées. La scène lui appartient, il sait qu’il est adulé et il ne s’empêche pas de le montrer.

Ses allées et venues intarissables sur le devant de la scène créent inévitablement un engouement total chez le public. Il maintient des regards pendant plusieurs secondes, serre chaleureusement les mains qui se tendent, se penche en avant, slamant à demi sur la première lignée des spectateurs. Il est présent dans chacune des ses paroles et présent pour ceux venus le voir chanter. Son incarnation est totale, il ressent chacune des vibrations de sa musique.

Des moments d’un calme assumé

Aux chansons au rythme déjanté s’alternent des moments calmes, où la douceur et la mélancolie prennent le dessus. Nick Cave se pose alors au piano, parfois accompagné de ses musiciens, parfois seul, créant une ambiance envoûtante grâce à sa voix profonde qui résonne par delà l’amphithéâtre romain. Nick Cave fait partie de ces chanteurs ayant cette capacité incroyable à alterner des moments à la saveur moelleuse à des moments au rythme frénétique. 

C’est sur cette note douce et posée qu’il terminera son concert, en duo avec l’une des choristes de son groupe, à la suite d’un deuxième rappel. 

Un accompagnement des plus réussi

Si Nick Cave est resté au centre de l’attention tout au long de la soirée, il ne faut pas oublier ses musiciens et son chœur, sans qui un tel concert ne serait possible. Batteurs, guitaristes, bassistes, pianistes, chanteurs, c’est tout un groupe qui se trouve autour de lui. Warren Ellis a proposé une magnifique prestation à la guitare, au violon et au clavier numérique. Ses mouvements de jambes très gracieux, sa longue barbe et ses longs cheveux l’ont transformé en un musicien envoûtant.

Les jeux de lumières ont su magnifier la prestation, avec une alternance d’ambiances chaudes et froides, de tons jaunes, rouges, bleus, verts, violets, blancs. Le vent faisait onduler la poussière qui s’infiltrait dans les lumières, tournoyait au-dessus des musiciens, créant par moment des effets d’optiques, des cercles lumineux mouvants, donnant naissance à une atmosphère parfois surnaturelle.

 

Nick Cave & the Bad Seeds a su proposer un concert qu’il ne sera pas facile d’oublier aux Nuits de Fourvière 2022 !

Visuels : ©Lucine Bastard-Rosset

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Lucine Bastard-Rosset
Après avoir étudié et pratiqué la danse et le théâtre au lycée, Lucine a réalisé une licence de cinéma à la Sorbonne. Elle s'est tournée vers le journalisme culturel en début d'année 2022. Elle écrit à la fois sur le théâtre, la musique, le cinéma, la danse et les expositions. Contact : [email protected] Actuellement, Lucine réalise un service civique auprès de la compagnie de danse KeatBeck à Paris. Son objectif : transmettre l'art à un public large et varié.

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