Un accueil triomphant pour Feu! Chatterton à L’Olympia !

Depuis le lundi 16 janvier, le groupe français Feu! Chatterton se produit sur la scène de L’Olympia à Paris. Au total, ce sont trois concerts trois soirs d’affilés. Ce mardi 17 janvier, le groupe a livré une prestation de haut vol qui a soulevé le cœur du public. Un concert magistral, vibrant et hypnotisant, qui a mis en transe plus d’un ! 

Palatine en première partie

Le concert s’ouvre avec le groupe de rock folk français : Palatine. Fondé en 2015, ce groupe comprend un album à son actif, Grand Paon de nuit, tandis que la sortie de leur second album est prévue pour ce vendredi 20 janvier. 

Sur la scène, ils sont quatre musiciens : le guitariste chanteur Vincent Ehrhart-Devay, le guitariste Jean-Baptiste Soulard, le bassiste Adrien Deygas et le batteur Toma Milteau. Ils débutent leur concert sur une chanson calme, où le folk se mêle au rock, proposant ainsi une musique douce et méditative. S’ensuit cinq autres morceaux dont les textes rappellent inexorablement des classiques de la chanson française. Bien que le groupe propose une belle prestation, le public reste agité, peu enclin à découvrir des nouveaux artistes. Il est venu pour une raison bien précise : Feu! Chatterton !

Un concert électrisant 

Comment décrire avec de simples mots l’atmosphère d’un concert d’une telle envergure ? Comment transmettre la joie, l’amour, la puissance, la beauté, qui ont traversé les spectateurs pendant deux heures entières ? Comment imaginer rendre compte de ce qui a été ressenti sur de longs instants, de la ferveur débordante d’un public hypnotisé ? Hier soir, L’Olympia n’a pas accueilli un simple concert, mais un véritable show musical porté par un chanteur totalement imprégné de sa musique. 

Sur scène ils sont cinq, chacun vêtus dans un style personnel : le chanteur Arthur Teboul, les guitaristes claviéristes Clément Doumic et Sébastien Wolf, le batteur Raphaël de Pressigny et le bassiste claviériste Antoine Wilson. Cinq membres d’un même ensemble, cinq musiciens partageant un même but : transmettre leur musique, faire danser, chanter et entrer en connexion avec un public extatique. 

Tout débute sur une chanson qui semble annoncer la suite du concert : “Compagnons des mauvais jours / Je vous souhaite une bonne nuit”. Laissons de côté ce qui rend triste et nous malmène, concentrons-nous sur le moment présent, la joie d’être ici, tous ensemble, car “Les gens ne viennent pas au concert / Pour entendre hurler à la mort”. Des mots pour nous apaiser, des mots pour qu’on en oublie nos maux. Et cela fonctionne, car par la suite, le public crie sa joie et se meut au rythme des mélodies. 

Un chanteur en transe

Arthur Teboul chante, ou plutôt, il déverse des mots avec tout son corps, transmettant à chacune de ses phrases une forte empreinte personnelle. Ses chansons ne sont pas seulement des mots magnifiquement agencés, qui raisonnent en rythme, empreints de poésie et de lyrisme, mais ce sont aussi une partie de lui qu’il transmet au monde, son intime qui déborde de son être pour rejoindre le collectif. Son corps entier devient musique, son et sonorités, il se transforme en un réceptacle vivant, bougeant et dansant. 

A sa prestance scénique se joint son désir de tisser un lien avec son public. Il parle, il rit, il répond aux exclamations ardentes des spectateurs, il pleure presque, face aux acclamations d’une foule en délire. “Ce soir, les mots ont leur limite”, il ne sait plus comment réagir, quoi dire en voyant l’émotion qui monte de la fosse. Autour de lui, les musiciens sont tout aussi émus, ils se regardent, se sourient, s’embrassent et se prennent dans les bras. La joie portée à son paroxysme, le bonheur d’être là, sur scène, et de sentir toutes ces vibrations, ces cœurs qui battent pour une seule et même raison, à ce moment précis : tous présents et partageant un même instant. 

Une atmosphère envoûtante

La prestation d’Arthur Teboul ne serait rien sans l’accompagnement musical qui joue un rôle primordial dans la création de cette atmosphère envoûtante. Sur scène, les quatre musiciens se déchaînent avec toute leur hargne et leurs émotions, sautant sur place en enchaînant les accords et les solos, notamment les guitaristes Sébastien Wolf et Clément Doumic qui ne cessent de se déplacer, alternant mouvement de jambes et regards jetés au public. Bien qu’une jambe dans l’attelle oblige Antoine Wilson à rester assis, sa prestation n’en reste pas moins captivante. Lors du rappel, sur la reprise de L’Affiche rouge de Léo Ferré, Raphaël de Pressigny s’empare de sa clarinette afin de faire sonner sur les accords au clavier des notes longues et douces, emplissant le public de frissons. 

S’ajoutent à la musique des lumières hypnotiques aux tonalités colorées. Dès la seconde chanson, les stroboscopes éblouissent la scène, plongeant le spectateur au cœur de la tempête et entrant ainsi en résonance avec les paroles de la chanson Côte Concorde. Par la suite, la scène est enveloppée par moments d’un voile rouge, bleu et violet, lui conférant un aspect fantomatique, comme si elle flottait dans un espace lointain, sortant de nulle part. 

Feu! Chatterton a livré un concert mémorable qu’il sera difficile d’oublier ! Ils ont attisé un feu ardent dans le cœur de leur public, libérant les corps et les esprits !

Visuel : ©Lucine Bastard-Rosset