Musique
Pan, Irina Brook propose sa version de Peter Pan au théâtre de Paris

Pan, Irina Brook propose sa version de Peter Pan au théâtre de Paris

21 May 2011 | PAR Christophe Candoni

Au théâtre de Paris, Irina Brook présente son Peter Pan. L’histoire du petit garçon qui ne voulait pas grandir a inspiré bon nombre de cinéastes, Steven Spielberg (Hook), Marc Forster (Neverland) et puis bien-sûr Walt Disney pour un célèbre film d’animation. Mais, avant tout cela, Peter Pan est une pièce de théâtre, écrite par Sir James Matthew Barrie. Irina Brook s’empare de ce texte qu’elle revisite avec bonheur. Elle a réunit 15 artistes, ce n’est pas peu, surtout dans le privé ! Certains sont très jeunes, tous dotés de talents multiples : ils jouent, chantent, dansent, font de la musique et des acrobaties hallucinantes. Pan est une sortie théâtrale familiale, le genre de pièce trop rare où on se déplace en nombre parce que les enfants comme les adultes y trouveront leur compte. Bien qu’imparfait, le spectacle est extrêmement plaisant.

Tout est dans le spectacle, la mer et le bateau, les Indiens contre les pirates, le capitaine Crochet, la fée Clochette (Think, toute mignonne et un peu garce), les enfants perdus, l’envolée poétique vers le pays de jamais, il y a même le crocodile et son réveil au fond du ventre, la chienne Nana… tout ce qu’on attendait est réalisé avec une admirable et ingénieuse inventivité, et d’autres choses encore, plein de surprises, des chansons en anglais sur une musique géniale, des citations de Shakespeare et beaucoup de jeux sur la langue… Derrière l’apparent désordre scénique et le mélange des genres, on trouve une précision remarquable dans le travail accompli. Son geste théâtral est comme toujours adepte de la distanciation, Irina Brook insère dans son adaptation un humour parodique et ravageur. Voyez le frère de Wendy, John, campé par Nuno Roque, si singulier et tellement drôle, excessivement fasciné par la Reine d’Angletterre. Le spectacle mise sur le collectif et met en avant les personnalités et les talents de chacun. Au niveau du jeu, c’est encore vert, mais la troupe compense par sa fraicheur, son dynamisme et son engagement et communique une pêche formidable à un public heureux. Georges Corraface est un savoureux Crochet mais peut-être un peu trop sympathique pour être vraiment ce personnage détestable. Louison Lelarge est un Peter Pan bondissant, avec sa blonde crinière et le visage encore enfantin, il a un petit côté Peer Gynt, sauvage et attendrissant.

 

 

Rendez-vous avec un ange : Isabelle Carré et Sergi Lopez dansent la valse des couples qui ne se parlent pas
Chiara Lubich, une vie de dialogues et d’unités
Christophe Candoni
Christophe est né le 10 mai 1986. Lors de ses études de lettres modernes pendant cinq ans à l’Université d’Amiens, il a validé deux mémoires sur le théâtre de Bernard-Marie Koltès et de Paul Claudel. Actuellement, Christophe Candoni s'apprête à présenter un nouveau master dans les études théâtrales à la Sorbonne Nouvelle (Paris III). Spectateur enthousiaste, curieux et critique, il s’intéresse particulièrement à la mise en scène contemporaine européenne (Warlikowski, Ostermeier…), au théâtre classique et contemporain, au jeu de l’acteur. Il a fait de la musique (pratique le violon) et du théâtre amateur. Ses goûts le portent vers la littérature, l’opéra, et l’Italie.

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration