Le triomphe du Cygne
A quoi reconnaît-on un Lac des Cygnes interprété par le Ballet de Saint-Pétersbourg? Très simple : des danseurs proches de la perfection, des décors et costumes à couper le souffle, un orchestre réglé comme du papier à musique mais surtout … un happy ending !
La fin du ballet du célèbre compositeur russe Piotr Ilitch Tchaïkovski continue de scinder le public : selon les versions, le dénouement est heureux ou tragique. Or chacun a en tête ” la mort du cygne “, célèbre morceau de bravoure du dernier acte du ballet : Odette, le cygne blanc, meure en battant des ailes jusqu’au dernier souffle laissant le Prince Siegfried et les spectateurs dans un sanglot. Alors que le Théâtre des Champs Elysées s’apprêtait à sortir ses mouchoirs, le Prince, jusque là un peu niais, terrasse le diabolique Rothbart et la belle Odette revit. Cette originalité explique en partie l’ovation spectaculaire offerte par le public transporté par la beauté salve de la prima ballerine Irina Kolesnikova.
Mais la fin heureuse du conte ne fait pas tout. Le premier acte souffre de longueurs et d’imprécisions malgré la prestation exceptionnelle du Fou interprété par Alexander Abaturov. Le public gorgé d’attentes reste quelque peu sur sa faim tant la musique enivre mais la chorégraphie ne suit pas. Le deuxième acte correspond plus aux désirs des spectateurs : décor maléfique, 21 danseuses en tutu de cygnes, fumigène inquiétant et une Odette toute de grâce et de plainte. La danse des quatre petits cygnes est un bonheur et annonce la suite du ballet comme une succession d’exploits techniques. Le baroque du troisième acte rivalise de dorures, de manches ballon, de capes et d’éventails. Le tutu noir brodé d’or de la démoniaque Odile contraste avec les tableaux épurés de la quatrième et dernière partie.
Le Ballet de Saint-Pétersbourg, frère ennemi du grand Bolchoï de Moscou, réussit à transmettre toute la magie d’un ballet slave portée par la grande Irina mais aussi par l’orchestre d’Alexander Kantorov. Personne ne pouvait rendre plus poignant hommage au torturé Tchaïkovski qui apprit la musique au conservatoire de Saint-Pétersbourg et qui se qualifiait lui même comme ” russe dans le sans le plus complet du terme ” . Un triomphe patriotique!
Juliette Chain
Irina Kolesnikova en Odette dans une autre représentation:
La même Irina Kolesnikova en Odile dans une autre représentation:
Le Lac des Cygnes dansé par le Théâtre de Ballet de Saint-Pétersbourg au Théâtre des Champs Elysées. Avenue Montaigne – 75008 Paris Tarifs allant de 15 à 75€.
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2 thoughts on “Le triomphe du Cygne”
Commentaire(s)
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Jane
loupé.. un peu tard pour prendre une place.