Electro
[Live report] Paul Kalkbrenner au Trianon

[Live report] Paul Kalkbrenner au Trianon

07 May 2015 | PAR Elie Petit

Sold out en 30 minutes, le show de Paul Kalkbrenner ! Un des événements électro de l’année s’est produit hier soir au Trianon où le DJ berlinois a fait danser les Parisiens pendant plus de deux heures d’un set très divers et nuancé.

« 21h00 : C’est bizarre de clubber à cette heure-là ! » dit une convive. C’est la particularité choisie par les frères Kalkbrenner qui ont décidé d’axer leurs tournées respectives, entre concert et DJ set nocturne. Fritz avait déjà fait vibrer le parquet gondolant du Trianon quelques mois plus tôt.

Le public est là pour un show, dans les lambris du Trianon. Assez hybride, majoritairement masculin, il n’est pas de celui qui se trainera les pieds dans la boue pour le voir aux Solidays, pas non plus celui de Berlin, la nuit. Un public parisien Trianon-Style, un mix pas encore stabilisé.

Sous les hourras, le DJ berlinois s’installe derrière ses platines, véritable table de travail. Le jeu de lumière est ce qu’on appellera… « minimal ». La salle est déjà chauffée et suit les relances, les mouvements opérés par Paul K. Des spots violacés et rougies sondent la salle. Au balcon, on danse gentiment, on se prend des selfies, on prend des vidéos. Aucun intérêt vu le noir qui règne mais mieux vaut apparemment avoir un souvenir que de vivre le moment.

Très rapidement, Kalkbrenner envoie le célébrissime « Sky And Sand ». La salle est en délire. Il est si tôt. Drôle de choix. Mais on suit.

Le self-héros de Berlin Calling n’a aucun problème à se faire acclamer. Il adore ça. Il danse, monte, descend, se désape, réajuste sa loupiote, se rafraichit. Plus bas, les têtes hochées et silencieuses alternent aux cris.

Des odeurs illicites se mêlent, les couleurs de la scène se nuancent. Les fumées se couvrent les unes les autres. Les vapeurs de la ville que Kalkbrenner dessine, son ciel industriel. Et c’est ici que se dévoile la musique de Kalkbrenner : une musique non pas électronique mais industrielle, tant elle dessine les grandes étendues des villes et leur dégagement dans le ciel, tant elle raconte un processus de fabrication et de destruction.

Klakbrenner disparaît derrière sa musique. Un crâne, presque extraterrestre s’agite au loin. Le show se fait ensuite plus abstrait et se décoince niveau jeu d’écran et de lumière. Des Pacman carrés sans visages, du simili-Atari se déplacent dans tous les sens. Le son devient de plus en plus répétitif, techno.

Kalkbrenner fera 3 bis exceptionnels, rattrapé par un public accro. Il finira sur un « Aaron », d’une luminosité apothéotique.


Visuel : (c) DR

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Elie Petit
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