Chanson
[Live report] Jeanne Cherhal, l’énergie debout au piano, au Bataclan

[Live report] Jeanne Cherhal, l’énergie debout au piano, au Bataclan

04 June 2014 | PAR Yaël Hirsch

Alors que vient de sortir Histoire de J., son nouvel album où l’on sent encore l’influence de Michel Berger, après une reprise du disque de Véronique Samson (Amoureuse) et qu’elle est au programme des plus beaux festivals de l’été, Jeanne Cherhal faisait une escale parisienne au Bataclan, ce mardi 3 juin. Très enceinte et resplendissante, elle a communiqué des montagnes d’énergie à ses “trois jeunes” musiciens et à un public absolument conquis. Une magnifique performance où preuve est faite que même avec un ventre arrondi on peut danser et jouer du piano debout!

[rating=4]

Entourée de ses trois musiciens (guitare, basse, batterie) et virtuose sur son piano à queue, Jeanne Cherhal est entrée en scène sur un mode très cabaret, avec un costume trois pièces blanc laissant admirer sa silhouette menue et son ventre rond. Après la pop-folk rêveuse de Constance Amiot, qui assurait la première partie, l’entrée en scène de “la” Cherhal a donc été lumineuse. Virevoltante, parlant comme un livre savant à un public de fans dont elle se moque gentiment, elle commence généreusement par le tube de son nouvel album “L’échappé”.

Puis elle enchaîne toujours sur le nouvel album avec “Bingo”, repasse par ce qu’elle appelle “une vieillerie” (pas trop vieille) avec le poétique “5 ou 6 années” qui parle de son adolescence :” j’étais l’argile et le feu mélangés”. Le feu, Jeanne Cherhal l’est toujours quand elle se met en colère. Elle se moque avec amitié de ceux qui ne la voient pas car elle ils sont assis dans “l’angle mort” de son piano. Et puis elle entame son rageur “Quand c’est non, c’est non” qui n’est pas sans rappeler certaines chansons enragées et engagées d’Anne Sylvestre sur les abus sexuels encore faits aux femmes par les hommes les plus civilisés. Sur ce point crucial, Jeanne Cherhal note avec satisfaction et une pointe d’espièglerie que son public est en “connivence” avec elle.

http://www.dailymotion.com/video/x1pj5z4_jeanne-cherhal-quand-c-est-non-c-est-non-acoustic-tv5monde_music

Puis elle repasse à son album avec l’autobiographique “Oreille coupée”,  où elle égrène ses défauts avec joie. “Voilà, voilà, Voilà”, elle cite l’un de ses premiers tubes et congédie maternellement ses “jeunes” pour assurer e, solo la suite du show. En un clin d’œil, elle quitte son premier costume pour nous la jouer encore plus Liza Minnelli, en robe lamée argent. Au Bataclan, on l’accueille à nouveau, à l’applaudir debout. Et on a raison. La bête de scène passe seule au piano et c’est magique. Après une chanson de genre qui mêle vocabulaire bureautique, suggestions érotiques et tempo cabaret, elle passe sans transition au romantisme qui donne des frissons avec “Comme je t’attends” et à une ode triste à la beauté de prostituées.

Les “jeunes” reviennent, salués par une danse endiablée de leur chanteuse et la chanson “Qui me vengera” que suivent deux chansons d’amours qui n’en finissent pas de mourir, la première ancienne : “Le tissu” et l’autre, du nouvel album : “Petite fleur”. Jeanne Cherhal remercie toute son équipe et finit par son magnifique tube “Liquide” qu’elle chante debout devant son piano, prouvant par cette simple posture combien elle est solide!

Puisque le public a été d’une concentration et d’une chaleur sans commune mesure, il y a des bis dont une reprise magnifique de “Diego, libre dans sa tête” de Michel Berger. Une belle signature pour une soirée explosive d’énergie et d’émotions.

 

visuel : couverture de l’album Histoire de J.,

Didier Masseau livre “Une histoire du bon goût”
[Live report] Arcade Fire au Zénith de Paris
Avatar photo
Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

One thought on “[Live report] Jeanne Cherhal, l’énergie debout au piano, au Bataclan”

Commentaire(s)

  • Delahaye

    Vous avez raté Colette Renard, apparemment…

    June 4, 2014 at 17 h 37 min

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration