
Décès du mangaka Yoshihiro Tatsumi
Samedi 7 mars, le monde du manga perdait l’un de ses pères fondateurs. Reconnu dans le monde entier, Yoshihiro Tatsumi, s’est éteint à l’âge de 79 ans. Pionnier d’un genre particulier, il inspira des générations d’auteurs japonnais et occidentaux.
Né à Osaka en 1935, il publie son premier récit « L’île aux enfants » à l’âge de 17 ans. En 1957, il invente un nouveau genre de manga, le « gegika ». Traduisible par « dessins dramatiques », il se cache derrière ce nom un style ciblant un univers pour adulte. Le terme évoque ainsi des idées de drame et de violence où se mêlent des histoires empruntes de pessimisme. Durant les années 1960, un véritable courant de « gegika » s’institutionnalise.
Il est connu en France à la fin des années 1980 grâce à, Le cri qui tue, la première revue spécialisée dans les mangas. D’abord de mauvaise qualité, tant dans les impressions que dans le choix des bandes, cette revue a participé à la découverte de ce pan de la culture japonaise en France. Son oeuvre est, par la suite, traduit dans une dizaine de langues (français, italien espagnol ou encore polonais et chinois).
En 1964 est créée l’association des mangaka (dessinateur de manga) du Japon. À partir de 1972, elle décerne un prix annuel et Yoshihiro Tatsumi sera l’un des premiers primés. Il le sera, à plusieurs reprises, au Festival d’Angoulême ainsi que dans de nombreux festivals en Amérique du Nord. Entre 1995 et 2006, il écrit une bande dessinée autobiographique monumentale intitulée « Un rescapé de Gegika ». Cette oeuvre sera adaptée en film d’animation par le Singapourien Eric Khoo et présentée au festival de Cannes 2011.
Visuel : (c) Yasu