Fictions
Points réédite “La Route” et “La Trilogie des confins” de Cormac McCarthy

Points réédite “La Route” et “La Trilogie des confins” de Cormac McCarthy

26 April 2023 | PAR Julien Coquet

A l’occasion de l’événement littéraire de ce début d’année 2023, à savoir la parution de deux nouveaux romans de Cormac McCarthy, Le Passager et Stella Maris, Points réédite La Route et La Trilogie des confins.

Lorsque l’on regarde ce début du XXIème siècle, peu de livres ont autant fait parler d’eux que La Route de Cormac McCarthy (peut-être Les Bienveillantes de Jonathan Littell ?). Publié en 2006 aux Etats-Unis, le roman devient vite un succès critique et public, obtenant le Prix Pulitzer en 2007 et bénéficiant d’une adaptation cinématographique (passage obligatoire d’un succès littéraire) par John Hillcoat. On y suit un père (l’homme) et son fils (le petit) qui survivent dans un monde apocalyptique, entièrement gris (« dans l’avare lumière qui passait pour un jour… »), rongé par la violence des hommes. Des années plus tard, l’histoire de La Route n’a rien perdu de sa force, ni le style de Cormac McCarthy de son éclat. Malgré tout, un homme continue d’élever son fils, alors que toute morale a disparu, et que le mot « futur » semble vide de sens. Œuvre sur la transmission, sur la relation père-fils, La Route est également le roman d’un idéal que des personnes continuent de chercher à atteindre dans un monde désespéré.

Moins désespérée mais toute aussi intéressante, La Trilogie des confins est également rééditée. Composée de De si jolis chevaux (National Book Award en 1992), Le Grand passage et Des villes dans les plaines, la trilogie s’intéresse au rêve américain d’après-guerre. Entre Texas et Mexique, on suit les destinées de John Grady Cole, Lacey Rawlins et Blavis, personnages qui ne vont cesser d’osciller entre les deux pays américains, parcourant toujours ces paysages désertiques. Jouant sur l’imaginaire du Far West et du western (chevaux, cowboys, ranchs…), McCarthy, par sa langue simple et très factuelle, décrit le quotidien de ces hommes taciturnes. Conseil : si De Si jolis chevaux et Le Grand passage peuvent se lire indépendamment et dans l’ordre que bon vous semble, nous vous conseillons de terminer par Des villes dans la plaine.

Extrait de De si jolis chevaux :
« Je n’avais personne pour me conseiller, voyez-vous. De toute façon je n’aurai peut-être pas écouté. J’ai grandi dans un monde d’hommes. Je croyais que cela m’avait préparée à vivre dans un monde d’hommes mais je me trompais. J’ai été rebelle moi aussi et c’est un trait que je peux reconnaître chez les autres. Mais je crois que je n’avais aucune envie de détruire quoi que ce soit. Ou peut-être seulement les choses qui voulaient me détruire moi. Les noms des entités qui ont le pouvoir de nous contraindre varient avec le temps. Les conventions et l’autorité sont remplacées par l’infirmité. Mais mon attitude envers elles n’a pas changé. Pas changé du tout. »

La Route, Cormac MCCARTHY, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par François Hirsch, Editions de l’Olivier, Points, 256 pages, 7,90 €

De si jolis chevaux, Cormac MCCARTHY, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par François Hirsch et Patricia Schaeffer, Actes Sud, Points, 408 pages, 8,90 €

Le Grand passage, Cormac MCCARTHY, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par François Hirsch et Patricia Schaeffer, Editions de l’Olivier, Points, 528 pages, 10,40 €

Des villes dans la plaine, Cormac MCCARTHY, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par François Hirsch et Patricia Schaeffer, Editions de l’Olivier, Points, 384 pages, 10,40 €

Visuel : Couverture de La Route

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Julien Coquet

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